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lundi 17 novembre 2014

LA CHAMBRE D'HANNAH - STEPHANE BELLAT

Habituellement, mes chroniques sont rédigées dès le lendemain voire le surlendemain de la lecture ! Mais « la chambre d’Hannah », un véritable coup de cœur, a engendré un grand coup de ralenti, j’appréhende… Ma chronique serait-elle à la hauteur de mon coup de cœur, du bouleversement que m’a procuré sa lecture ? Saurais-je retranscrire toute cette émotion ?

Je me lance quand même :

4ème de couverture:

Paris, février 1992. Pierre Descarrières, 11 ans, est malheureux coincé entre une vie terne et des parents qui se déchirent quotidiennement. Seul dans sa chambre, il rêve d’un frère ou d’une sœur qui viendrait rompre sa solitude. Paris, février 1942. Hannah Klezmer, 11 ans, étouffe dans l’espace confiné de son appartement, mise à l’écart parce que juive. Leurs routes n’auraient jamais dû se croiser. Et pourtant, c’est arrivé. Car il existe entre eux un lien plus fort que le temps et la folie des hommes.
Si la Chambre d’Hannah plonge ses racines dans l’Histoire la plus sombre, c’est aussi le roman sensible et lumineux d’une amitié entre deux enfants qui n’ont, au premier abord, rien en commun : ni leur condition, ni leur époque. Avec, en filigrane, ces deux questions essentielles : jusqu’où aller par amitié ? Sommes-nous prêts à croire l’impossible ? 


Mon avis :

Comme vous l’avez compris, c’est l’histoire de deux jeunes enfants de 11 ans que tout sépare, le milieu social, l’époque, mais ils ont une chose en commun, leur chambre ! Sauf que Pierre vit en 1992 et Hannah en 1942.
Pierre est perdu au sein d’une famille qui se déchire, son appel à l’aide lancé, il a la surprise de voir apparaitre Hannah. Au fil des pages, une amitié sincère voit le jour, une amitié telle, que Pierre et son ami Maxime bravent le temps, les critiques, l’incompréhension des leurs pour venir en aide à Hannah. Qui pis est, Pierre et Hannah doivent l’un à l’autre le fait de rester en vie !

« Nous avons ressenti une partie de ce qui dévorait Hannah de l’intérieur. Une partie seulement, une partie infime de sa souffrance [...] Pour Hannah les mêmes cauchemars se répétaient jour après jour. A l’infini.» 

Le roman évoque des sujets très touchants : le rejet, le déchirement des parents, l’incompréhension de cette guerre, l’envie d’en finir, l’amitié, la dépression, la quête de soi et de ses origines.

« Le regard des autres est pire que la faim. Il déchire les entrailles, arrache des larmes de sang. Il vous pousse à maudire le destin d’être né différent. On en finit par souhaiter de devenir invisible. Au plus profond d’eux-mêmes, la plupart des humains entretiennent la phobie de ce qui n’est pas eux. »

Au cœur de l’horreur, Stéphane Bellat parvient à nous émouvoir, le récit est raconté par Pierre, avec des mots enfantins, mais très sensés.

« - Vous pensez que ça recommencera un jour, tout ça ?
- En France, je ne l'espère pas. Je ne crois pas, non. Ailleurs dans le monde, c'est malheureusement possible. Il faut être vigilant, Pierre, ne jamais se dire que c'est fini pour de bon. Ce n'est jamais fini pour de bon. La Première Guerre mondiale devait être la dernière. Vingt ans plus tard, tout recommençait. »

Sur un fond de fantastique et d’affabilité, Bellat nous fait rêver au point de croire en la possibilité de pouvoir changer le passé pour le bien d’autrui !

Vivement que le livre sorte en poche pour que les professeurs d’Histoire-Géo le fassent lire aux élèves !! A mon avis, c’est un livre indispensable pour accompagner nos enfants dans la découverte et la compréhension de la seconde guerre mondiale, pour ma part, il est sur la PAL de mon fils !


Je n’ai rien à y gagner, mais j’assume amplement ! Oui je me transforme en thuriféraire de la Chambre d’Hannah, et je n’ai plus rien à ajouter, excepté : Courez l’acheter !!


« A-t-on déjà vu quelqu’un pleurer devant la perte d’un numéro ? On le remplace. Et personne ne s’en aperçoit. A Auschwitz, le futur se limite à l’heure qui suit. Si on est encore vivant, c’est une victoire. Une heure plus tard, on est déjà dans le futur. »



L’auteur :

Né en 1961 dans l’ouest de la France, Stéphane Bellat  est un pur autodidacte,  autant par nature que par choix. Très vite attiré par l’expression artistique, il commence par dessiner, puis poursuit son parcours  par la peinture. Après avoir créé deux ateliers, il se dirige vers l’étude de l’histoire de la seconde guerre mondiale.
Quelques années plus tard, il devient historien et rédige, durant une dizaine d’années, de nombreux articles pour plusieurs magazines spécialisés. Sa passion du contact humain l’incite à devenir, en parallèle,  guide et conférencier, plus particulièrement autour de la Bataille de Normandie.
En 2010, il se sent envahi par le besoin d’élargir son horizon et décide de revenir à sa première passion : la littérature fantastique. C’est ainsi que nait les Passagers Perdus, son  premier roman.  Quelques mois plus tard, il est suivi par La Chambre d’Hannah.

L’appendice :
C’est le petit cadeau de l’auteur, à lire absolument, il retrace l’historique des lois antijuives en France Loi portant sur le statut général des juifs (JO du 18/10/1940)



et elle continue aussi chez Rebelle Editions


6 commentaires:

  1. Chronique intéressante et aussi le fantastique nous fait toujours rêver même si après on revient illico presto à notre propre réalité...
    Je pense que c'est un livre à découvrir....
    Merci Leelooo

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    1. Leila, s'il y a un livre que tu dois piocher sur ce blog en premier, c'est la chambre d'Hannah! un véritable coup de coeur!

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  2. il est énorme !!! au passage très joli ton blog copinette !!!

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  3. Une histoire qui nous donne envie de se plonger dans l'univers de ces deux êtres!
    L'analyse de Leila et l'extrait du livre ne me laissent pas indifférent...
    Félicitation à l'auteur et à la chroniqueuse ;)

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    1. Merci beaucoup Mathieu, mais tout le mérite revient à Stéphane, je n'ai fait que retranscrire les émotions que ce livre m'a procurées, et quelles émotions...

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