Il se
faisait appeler Turambo, du nom du village misérable où il était né, dans
l'Algérie des années 1920. Il avait pour lui sa candeur désarmante et un direct
du gauche foudroyant. Il fréquenta le monde des Occidentaux, connut la gloire,
l'argent et la fièvre des rings, pourtant aucun trophée ne faisait frémir son
âme mieux que le regard d'une femme. De Nora à Louise, d'Aïda à Irène, il
cherchait un sens à sa vie. Mais dans un monde où la cupidité et le prestige
règnent en maîtres absolus, l'amour se met parfois en grand danger.
À travers une splendide évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné – de l'ascension à la chute – d'un jeune prodige adulé par les foules, fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin.
À travers une splendide évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné – de l'ascension à la chute – d'un jeune prodige adulé par les foules, fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin.
Mon
avis :
Une
description quasi littéraire d'une ascension sociale fulgurante et d'une
déchéance qui l'est plus! Turambo qui porte le nom de son village natal
(Arthur-Rimbaud), enfant de la misère dans une Algérie d'entre-deux-guerres
raciste, a pu s'en sortir grâce à son crochet gauche!
"Le rêve est le tuteur du pauvre, et son pourfendeur. Il nous tient par la main, puis nous tient dans la sienne pour nous larguer quand il veut après, nous avoir baladés à sa guise à travers mille promesses. C'est un gros malin, le rêve, un fin psychologue: il sait nous prendre à nos propres sentiments comme on prend au mot un fieffé menteur: lorsque nous lui confions notre coeur et notre esprit, il nous fausse compagnie au beau milieu d'une déroute, et nous nous retrouvons avec du vent dans la tête et un trou dans la poitrine - il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer."
On est
confronté au fossé séparant les « Français » des « araberbères », le monde des
« civilisés » et celui « des singes à
peine descendus de leurs arbres ». Le racisme est omniprésent, le sport - la boxe en l’occurrence - aussi, mais pour illuminer ces ténèbres, les histoires
d’amour du héros s’enchevêtrent pour donner une lueur, d’espoir peut-être ?...
seule la lecture intégrale du roman nous le dira !
"L'amour est fait de hasard et de
chance. À une bretelle de la vie, il est là, offrande sur le chemin. S'il est
sincère, il se bonifie avec le temps. Et s'il ne dure pas, c'est que l'on s'est
trompé de mode d'emploi."
"La
boxe est un art réservé au monde des lumières. Autoriser un primate à y accéder
est une grave imprudence, une fausse manœuvre, un acte contre nature »
Yasmina
Khadra, fidèle à lui-même, nous crible de mots savants (pour mon plus grand bonheur) et nous sert un
style plus littéraire à mon avis que ses précédents ouvrages. Un roman violent
certes, mais d'une humanité rare!
Un enchantement...
Un enchantement...
L’auteur :
Connu
et salué dans le monde entier, Yasmina Khadra est l'auteur de la trilogie
"Les Hirondelles de Kaboul", "L'Attentat" (adapté au cinéma
par le réalisateur Ziad Doueiri en 2013) et "Les Sirènes de Bagdad"
consacrée au dialogue de sourds entre l'Orient et l'Occident.
"L'Attentat" a reçu, entre autres, le Prix des libraires 2006.
"Ce que le jour doit à la nuit" – Meilleur livre de l'année 2008 pour
le magazine "Lire" et prix France Télévisions 2008 – a été adapté au
cinéma par Alexandre Arcady en 2012. La plupart des romans de Yasmina Khadra
sont traduits dans quarante-deux pays.
Avec le maître incontesté Yamina Khadra aux Quais du Polar Edition 2015
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