Gaëlle Josse
signe avec « Le Dernier Gardien d’Ellis Island » un roman fort, qui mêle
habilement le destin unique de John Mitchell le gardien, l’histoire avec un
grand H d’Ellis Island et celle des exilés vers la «Merica» terre de tous les
rêves…
A l’époque on
parlait d’exil, de nos jours on parle d’immigration ou d’expatriation (Les gens
du sud immigrent et les gens du nord s’expatrient) mais ceci est un autre débat
!!!
Nous sommes en
1954, dans 9 jours le centre d’accueil d’Ellis Island fermera ses portes à
jamais, John, en attendant les officiels qui viendront par bateau pour une
dernière cérémonie, arpente « son » île de long en large et se remémore les
souvenirs des 45 dernières années passées sur Ellis. Certains sont heureux et
d’autres le sont moins, il décide de coucher sur le papier tout ce qu’il y a
vécu. C’est fini avec cette île d’où il n’emporte que des malles de souvenirs.
Sa vie.
Pendant ces
neuf jours, une introspection profonde voit le jour, il est face à ses heures
sombres, ses erreurs, et son humanité. C’est l’histoire de John et de milliers
d’exilés partis pour un monde meilleur, c’est le récit d’une vie solitaire,
mais de quelqu’un qui avait le pouvoir sur des milliers de vies. Deux destins
se détachent plus que les autres, deux personnes qui ont marqué John et qui ont
fait qu’il ait failli en tant qu’homme et en tant que directeur du centre…
« C’est par la mer que tout est arrivé. Par la
mer, avec ces deux bateaux qui ont un jour accosté ici. Pour moi ils ne sont
jamais repartis, c’est le vif de ma chair et de mon âme qu’ils ont éperonné
avec leurs ancres et leurs grappins. Tout ce que je croyais acquis a été réduit
en cendres »… mais c’est aussi par-là que tout s’est achevé !
Une plume
exigeante, une écriture ciselée, un sujet toujours d’actualité (un siècle après
ce ne sont plus des européens et ce n’est plus la même destination, mais
toujours les mêmes rêves et les mêmes «des»espoirs), et surtout un très grand
coup de cœur !
Un coup de coeur pour moi aussi Leeloo. Un livre plein d'humanité, de sensibilité, et quelle plume que celle de Gaëlle Josse! Très belle chronique!
RépondreSupprimerMerci Denis!!! Oui c'est un vrai coup de coeur! et Gaëlle Josse une magicienne...des mots !
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