Serge
Joncour nous fait voyager dans deux mondes, celui de la naissance d’un livre et
celui de l’amour. Mais également, dans la France profonde, dans les forêts du
Morvan…
Serge ou
l’écrivain national, car tel est le nom
officiellement officieux dont l’affuble le maire de la petite bourgade où il
est convié à résidence pour un mois. Dès son arrivée à la gare, Serge lit dans le journal la disparition d’un
vieux retraité, Monsieur Commodore. Mais ce qui attire le plus son attention
dans ce fait divers, c’est la photo de Dora et son ami Aurelik, deux marginaux
d’origine étrangère. Surtout Dora !
La
naissance de l’amour :
Souvent on
dit que l’amour rend aveugle, je dirais qu’il rend bête ! Oui, très bête
même, comment peut-on envisager une histoire d’amour avec quelqu’un qui ne peut
nous mener nulle part qu’à notre propre perte ! Imaginez l’effet
« ketchup » combiné à l’effet « boomerang » ! Serge
tombe amoureux d’abord de Dora en photo, elle le hante, le subjugue, il fait
tout pour la voir, l’avoir, quitte à se retrouver avec tout le village sur le
dos. Il n’a pas su donner l’amour, il
l’a déversé par flots, tout est arrivé d’un seul coup, c’est l’effet
« ketchup »
Mais une
marginale dont le conjoint est soupçonné de meurtre dans une France profonde,
n’est pas quelqu’un de fréquentable. Les gendarmes le soupçonnent d’en savoir
plus, les villageois, ses amis libraires lui tournent le dos. Cet amour se
retourne contre lui, l’effet « boomerang »
« C’est
une pure connerie de faire ça, une connerie de plus sans doute, mais qu’il est
bon de retrouver le goût de l’autre, qu’il est fort de flotter dans l’éternel
présent d’un début de rencontre, sans futur ni questions, qu’il y ait des
lendemains ou pas, après tout qu’importe, un amour même impossible c’est déjà
de l’amour, c’est déjà aimer, profondément aimer, quitte à en prolonger le
vertige le plus longtemps possible »
La
naissance d’un livre :
Serge,
outre Dora, a une autre hantise, élucider le mystère de la disparition de
Commodore, et pourquoi ne pas s’en inspirer pour le feuilleton qu’il doit
écrire dans le journal local.
« tout
destin est exceptionnel, mais une vie ne suffit pas à faire un livre, un livre
c’est bien plus que ça, et bien moins tout en même temps »
Une
réflexion sur le métier d’auteur, une plongée dans le cœur de l’humain et
également dans les forêts du Morvan, une
écriture fluide, un rythme soutenu et un humour très fin voilà les mots qui
pourraient résumer ce Joncour !
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