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mardi 11 novembre 2014

L'ECRIVAIN NATIONAL - SERGE JONCOUR

Serge Joncour nous fait voyager dans deux mondes, celui de la naissance d’un livre et celui de l’amour. Mais également, dans la France profonde, dans les forêts du Morvan…

Serge ou l’écrivain national, car tel est le nom officiellement officieux dont l’affuble le maire de la petite bourgade où il est convié à résidence pour un mois. Dès son arrivée à la gare,  Serge lit dans le journal la disparition d’un vieux retraité, Monsieur Commodore. Mais ce qui attire le plus son attention dans ce fait divers, c’est la photo de Dora et son ami Aurelik, deux marginaux d’origine étrangère. Surtout Dora !


La naissance de l’amour :
Souvent on dit que l’amour rend aveugle, je dirais qu’il rend bête ! Oui, très bête même, comment peut-on envisager une histoire d’amour avec quelqu’un qui ne peut nous mener nulle part qu’à notre propre perte ! Imaginez l’effet « ketchup » combiné à l’effet « boomerang » ! Serge tombe amoureux d’abord de Dora en photo, elle le hante, le subjugue, il fait tout pour la voir, l’avoir, quitte à se retrouver avec tout le village sur le dos.  Il n’a pas su donner l’amour, il l’a déversé par flots, tout est arrivé d’un seul coup, c’est l’effet « ketchup »

Mais une marginale dont le conjoint est soupçonné de meurtre dans une France profonde, n’est pas quelqu’un de fréquentable. Les gendarmes le soupçonnent d’en savoir plus, les villageois, ses amis libraires lui tournent le dos. Cet amour se retourne contre lui, l’effet « boomerang »

« C’est une pure connerie de faire ça, une connerie de plus sans doute, mais qu’il est bon de retrouver le goût de l’autre, qu’il est fort de flotter dans l’éternel présent d’un début de rencontre, sans futur ni questions, qu’il y ait des lendemains ou pas, après tout qu’importe, un amour même impossible c’est déjà de l’amour, c’est déjà aimer, profondément aimer, quitte à en prolonger le vertige le plus longtemps possible »


La naissance d’un livre :
Serge, outre Dora, a une autre hantise, élucider le mystère de la disparition de Commodore, et pourquoi ne pas s’en inspirer pour le feuilleton qu’il doit écrire dans le journal local.

« tout destin est exceptionnel, mais une vie ne suffit pas à faire un livre, un livre c’est bien plus que ça, et bien moins tout en même temps »


Une réflexion sur le métier d’auteur, une plongée dans le cœur de l’humain et également dans les forêts du Morvan,  une écriture fluide, un rythme soutenu et un humour très fin voilà les mots qui pourraient résumer ce Joncour !




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