Est-ce son
nouveau titre de baronne qui a insufflé à Amélie l’idée d’écrire sur la
noblesse ? En tout cas, elle a été mieux inspirée que par le champagne (ici la
chronique sur Pétronille)
« Le crime du
comte Neville » est tout simplement un polar à l’envers, pas de néologisme
genre Larpo, non; juste qu’on connait l’assassin dès la première de couverture,
mais on ne connait pas la victime, il n’y en a pas encore. Ne cherchez pas la
police non plus, le crime n’a pas encore eu lieu.
« Le crime du comte Neville » dresse le
portrait d’une famille noble belge au bord de la banqueroute, il faut se
défaire du château familial pour remonter la pente. Or, ce château, c’est le
lieu de rendez-vous de la fameuse Garden-party du 4 octobre, marqué d’une jolie
croix sur tout agenda mondain ardennais qui se respecte.
Époux heureux
et père de 3 enfants, « Oreste », « Électre » et la dernière… « Iphigénie » ??
non « Sérieuse » !
Le comte de
Neville est un Maître dans l’art de recevoir. Son inspirateur n’est autre que
le roi Baudoin himself, non qu’il se crût capable de l’égaler, mais parce qu’il
lui avait été donné d’entrevoir le Graal de l’entregent.
La prédiction
d’une voyante, Rosalba Portenduère, vient troubler les préparatifs, puisque
Monsieur le comte est censé tuer l’un des invités.
Peut-on
échapper au destin prédit ? Mais quand on vit une prophétie comme un ordre, on
ne souhaite pas vraiment y échapper…
Quelques
longueurs au milieu du roman (je parle de longueurs dans un livre qui fait 135
pages :) n’oublions pas
que c’est un Nothomb), mais Amélie se ressaisit avec un dialogue père-fille qui insuffle un relent inoculant un peu de suspens au roman.
Sérieuse, une ado très perturbée qui saura également troubler les codes nobliaux si chers au comte.
A l’instar des
autres romans, évidemment on reste sur sa faim à la fin, c’est du Nothomb,
les dernières pages n’ont pas été assez étoffées, mais on a la consolation de
connaitre la victime.
Amélie dit du
comte « S’il n’avait rien commis d’indigne, il n’avait rien accompli d’insigne
». D’insigne, elle, en revanche, m’a donné envie de lire Le Crime de Lord
Arthur Savile d’Oscar Wilde, à qui elle rend hommage.
La décence
m’interdit de faire un bookfacing pour ce dernier Nothomb, regardez bien la
couverture, vous avez compris ! donc ne le cherchez pas :)
Editions: Albin Michel
135 pages
Date de parution: 19/08/2015
Editions: Albin Michel
135 pages
Date de parution: 19/08/2015
Très bonne critique !
RépondreSupprimerJ'ai aussi lu le dernier Nothomb il y a deux semaines environ, si tu as envie de lire ma critique, voici le lien de mon blog:
http://justemechapper.over-blog.com/
Merci beaucoup!!! j'y vais de ce pas!
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