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samedi 5 septembre 2015

LE CRIME DU COMTE NEVILLE - AMELIE NOTHOMB


Est-ce son nouveau titre de baronne qui a insufflé à Amélie l’idée d’écrire sur la noblesse ? En tout cas, elle a été mieux inspirée que par le champagne (ici la chronique sur Pétronille)

« Le crime du comte Neville » est tout simplement un polar à l’envers, pas de néologisme genre Larpo, non; juste qu’on connait l’assassin dès la première de couverture, mais on ne connait pas la victime, il n’y en a pas encore. Ne cherchez pas la police non plus, le crime n’a pas encore eu lieu.

 « Le crime du comte Neville » dresse le portrait d’une famille noble belge au bord de la banqueroute, il faut se défaire du château familial pour remonter la pente. Or, ce château, c’est le lieu de rendez-vous de la fameuse Garden-party du 4 octobre, marqué d’une jolie croix sur tout agenda mondain ardennais qui se respecte.

Époux heureux et père de 3 enfants, « Oreste », « Électre » et la dernière… « Iphigénie » ?? non « Sérieuse » !

Le comte de Neville est un Maître dans l’art de recevoir. Son inspirateur n’est autre que le roi Baudoin himself, non qu’il se crût capable de l’égaler, mais parce qu’il lui avait été donné d’entrevoir le Graal de l’entregent.

La prédiction d’une voyante, Rosalba Portenduère, vient troubler les préparatifs, puisque Monsieur le comte est censé tuer l’un des invités.

Peut-on échapper au destin prédit ? Mais quand on vit une prophétie comme un ordre, on ne souhaite pas vraiment y échapper…

Quelques longueurs au milieu du roman (je parle de longueurs dans un livre qui fait 135 pages :)  n’oublions pas que c’est un Nothomb), mais Amélie se ressaisit avec un dialogue père-fille qui insuffle un relent inoculant un peu de suspens au roman. Sérieuse, une ado très perturbée qui saura également troubler les codes nobliaux si chers au comte.

A l’instar des autres romans, évidemment on reste sur sa faim à la fin, c’est du Nothomb, les dernières pages n’ont pas été assez étoffées, mais on a la consolation de connaitre la victime.

Amélie dit du comte « S’il n’avait rien commis d’indigne, il n’avait rien accompli d’insigne ». D’insigne, elle, en revanche, m’a donné envie de lire Le Crime de Lord Arthur Savile d’Oscar Wilde, à qui elle rend hommage.

La décence m’interdit de faire un bookfacing pour ce dernier Nothomb, regardez bien la couverture, vous avez compris ! donc ne le cherchez pas :)

Editions: Albin Michel
135 pages
Date de parution: 19/08/2015

2 commentaires:

  1. Très bonne critique !

    J'ai aussi lu le dernier Nothomb il y a deux semaines environ, si tu as envie de lire ma critique, voici le lien de mon blog:
    http://justemechapper.over-blog.com/

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