RENCONTRES...

mercredi 28 octobre 2015

JE N'AI JAMAIS EU DE PETITE ROBE NOIRE - ROSELYNE MADELENAT

Avec Je n’ai jamais eu de petite robe noire  Roselyne Madelénat nous plonge dans la vie de Florence, journaliste dans la presse féminine et plus exactement dans les amours de Florence. Qui dit amours dit sa vie amoureuse décousue et l’amour qu’elle voue aux siens.

Georges le père est un cyclothymique, les bons jours avec lui, on pouvait les compter sur les doigts. Du coup on se méfiait. La mère, toujours sur le qui-vive. Prête à pleurer. Un kit du malheur à elle toute seule. Mais Florence avait déjà appris à se blinder, il fallait qu’elle pense à autre chose, elle pensait toujours à autre chose.

A la mort de la mère, Florence a peur de s’effondrer dans la douleur de son père, avec qui elle vient de renouer. Cette douleur lue dans son regard et qu’elle voudrait lui extirper, mais devant laquelle elle est et sera toujours impuissante. Mais ce père n’était-il pas psychorigide, tyrannique, n’a-t-elle pas tenté une fugue à quinze ans pour s’extraire de cette vie qui ne lui convenait pas. Pourquoi tant de souffrance face à un père dont elle ne voulait plus ? Peut-être pourrait-elle chercher un peu de réconfort dans les bras d’un amant, mais lequel ? Elle n’a pas tricoté suffisamment d’intimité avec eux pour une quelconque consolation dans leurs bras…

Florence ne sait pas qui elle aime, qui l’aime si elle s’aime d’ailleurs. Pourrait-elle au moins reconnaître son âge ? Que sa séduction a changé de braquet ? Quand elle se regarde dans un miroir, elle actionne automatiquement Photoshop, comme tant de femmes…

La disparition de la mère a déterré comme par enchantement des sentiments enfouis et la clé de la boite de Pandore, une boîte qui refermait un secret de famille datant de 1943. Ce secret finissait par suinter de toute façon. Un suintement sale et poisseux dont elle voudrait se débarrasser, se laver. Juste pour avoir une impression de propre. De net. 

« La vérité est un rapace qui déboule dans notre champ de vision et qui kidnappe ce à quoi nous tenons. La vérité possède elle aussi ce fameux goût métallique et anxiogène. Une fois qu’elle nous tombe dessus, nous ne pouvons rien faire pour la mettre à l’écart et l’oublier, elle prend toute la place, nous bouffe tout tel un cancer infiltrant. »

Une plume impétueuse qui nous fait voyager avec vivacité dans le temps, dans les frettes  des séditions de la mémoire qui flanche,  qui se défile. Cette mémoire qu’on commence par quémander et qu’on finit par enjoindre de se rappeler.

Les petites robes noires ont toutes leur petit secret, mais quand on n’en a jamais eu on se demande ce qu’elles ont de plus les filles à la petite robe noire. Je vous laisse le découvrir…






Edition: Hugo & Cie
Collection: Hugo Roman
222 pages
Date de parution: 15 Octobre 2015







L'auteure:

Spécialisée dans les domaines de la psychologie et de la sexologie, Roselyne Madelénat a travaillé pour de nombreux journaux et magazines comme Biba, Votre Beauté, Prima, Psycho et Sexo, mais aussi pour Les dossiers du Canard enchaîné, L’Obs Paris, France Soir et bien d’autres. 
Aujourd’hui, elle écrit encore pour l’Huffington Post, L’Obs, Fémitude et Fémi 9.
Si Roselyne Madelénat a déjà écrit des livres, Je n'ai jamais eu de petite robe noire est son premier roman.




mercredi 14 octobre 2015

LE BERCAIL – MARIE CAUSSE




Enfant, Marie Causse était hantée par les allemands, elle redoutait qu’ils ne reviennent pour lui enlever la personne qu’elle aimait le plus au monde, sa grand-mère.

Emile, le père de celle-ci fut arrêté le 13 février 1944. En 2013, Marie décide de découvrir ce qui avait mené à l’arrestation de son arrière-grand-père, profitant des recherches pour écrire un roman qui s’inspirerait de l’histoire de l’Auvergne pendant la seconde guerre mondiale.

Ce « roman » se divise en deux parties. La première, le roman à proprement parler, retrace l’histoire de la jeune Esther qui, pour financer ses études fait des ménages chez les anciens de son village et en profite pour les faire parler de la guerre. Tout y passe, la résistance, la collaboration, les non-dits. On finit par s’attacher aux personnages. On s’imprègne de la magie des lettres jaunies et autres photos sépia. Puis on arrive à la page 109 et la deuxième partie est là… ? Eh bien, il va falloir oublier Esther, ses « petits vieux », enfin on oublie tout ! Sur le coup, je me demandais si j’avais raté quelque chose, j’ai relu les 6 dernières pages, mais non, c’est bien la fin de l’histoire. Et pour moi la fin du roman.

La deuxième partie retrace le long parcours de l’auteure pour honorer la mémoire de l’arrière-grand-père et aider sa grand-mère à comprendre pourquoi il a été tué et ainsi faire son deuil. Un chemin long, mais incroyablement fastidieux pour le lecteur, truffé de détails notamment les recherches aux archives nationales, les différents personnages. Enfin comme disait la grand-mère de Marie : « Tu vas y mélanger avec toutes les histoires ? » 

L’auteure a fait le choix de ne pas mêler l’histoire de son arrière-grand-père avec la fiction pour être sûre de pouvoir démêler le vrai du faux. Ce qui a fait perdre à son livre le côté roman et en fait un docu-roman. Dommage, car elle a une très belle plume mais comme disait Saint Exupéry : 

La perfection est atteinte non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer !

Date de parution: 15/09/2015
Editions L'Arpenteur
256 Pages

lundi 5 octobre 2015

MARY - EMILY BARNETT

Ce qu’en dit l’éditeur :
Mary est une adolescente des années 2000, qui vit recluse avec sa mère dans un château. C'est aussi une jeune Américaine expatriée à Paris au début des années 50, mariée à un designer. Quels liens secrets entretiennent ces deux femmes ? Comment le Maccarthysme des années 50 peut-il contraindre mentalement une jeune fille d'aujourd'hui ? De l'enfance sauvage aux atermoiements amoureux d'une femme dans le New York d'après-guerre, Mary sonde les thèmes de l'adultère, de la maternité et de la filiation. Dans ce récit aux contours mouvants, indéfinis, le lecteur circule ainsi entre réel et imaginaire, passé et présent, Histoire et fait-divers. Creusant sans cesse des vertiges insoupçonnés, Mary nous plonge dans un univers vénéneux, aux confins de ceux de Daphné du Maurier et de Laura Kasischke

Mon avis:

Mary oh Mary, si je savais…

Je ne me serais pas acharnée à terminer la lecture de ce roman qui me laisse un gout amer, serais-je passée à côté de quelque chose, n’aurais-je pas assez de jugeote pour comprendre où l’auteure voulait en venir ? 
Franchement je n’en sais rien, je n’ai rien compris à ce premier roman.

Mary est le prénom que se partagent les deux héroïnes du récit, l’une adolescente vivant dans un château pendant les années 2000, et l’autre américaine des fifties amoureuse de Jim, en plein Red Scare. Ça on le comprend, mais par la suite, j’étais complètement perdue dans une dimension spatio-temporelle qui me dépasse radicalement ! On navigue entre le présent, le passé, les psychoses de l’une, les  délires de l’autre. Laquelle est folle, laquelle est laquelle déjà?

Ça a le mérite d’être bien écrit, mais on se perd au fil de l’histoire, j’ai eu beau essayer de me raccrocher aux indices pour établir un lien entre les deux héroïnes, mais je suis restée sur ma faim.

Quant à la quatrième de couverture je la trouve un peu déclamatoire, un univers à la Daphné du Maurier, je suis désolée,  nous sommes à un univers tout court…

Elle se serait appelée Ariane, on aurait peut-être trouvé un fil, mais elle s’appelle Mary…


Editions: Rivages
Date de parution: 26 Août 2015
187 Pages