RENCONTRES...

dimanche 28 juin 2015

POUSSIERE D'HOMME - DAVID LELAIT

Le hasard des rencontres... un salon, des auteurs, je discute avec l’un d’eux, il me conseille le roman de son voisin, j’achète, bonne pioche ! Je suis sous le charme de l’une des plus belles histoires d’amour qu’il m’ait été donné de lire !… 
D’aucuns diront, encore une histoire d’amour ? Oui mais, c’est …
Une autobiographie, d’une pudeur extrêmement touchante, en refermant le roman, on n’a qu’une seule envie, se jeter dans les bras de sa moitié et savourer le bonheur de l’avoir à ses côtés !

C’est une histoire triste mais une histoire pleine d’espoir, qui vous remplit d’amour envers les vôtres…

Lui c’est David Lelait, l’auteur et narrateur, c’est sa peine qu’il partage avec nous,
Lui, oui vous avez bien lu, il n’y a pas de « elle », mais deux « lui », l’autre lui dont le prénom ne se compose que de trois lettres, c’est l’amour de sa vie…

L’amour reste de l’amour, peu importe que ce soient deux hommes, deux femmes, ou un homme et une femme qui le partagent !

Poussière d’homme, c’est le contenu de deux urnes, la grande qui doit être inhumée en Bretagne, et la petite qui doit finir sur une île grecque, là où les dernières vacances ont scellé à jamais leur passion.

David, ne tombe pas amoureux, il s’élève amoureux, il l’aime comme on s’élève et grandit, il l’aime comme on se hausse sur la pointe des pieds pour apercevoir la mer de l’autre côté de la barricade. Il l’aime en liberté.

"C’est un amour simple, facile, sur lequel on ne pose pas de mots. Mieux vaut le faire qu’en parler. Il roule léger. Il n’est pas de ceux auxquels on s’oblige pour ne pas vivre seul ou pour tromper l’ennui. Pas de ces amours que l’on couche sur un faire-part, que l’on grave dans les registres de l’état civil, pas de ceux qui donnent des enfants ou tiennent des promesses pour l’avenir du monde, pas non plus de ceux dont la passion vous brûle et vous dévore. Juste un amour qui souffle sur le cœur, juste le plaisir sans devoirs, la caresse sans la gifle, le baiser sans la morsure."

Un crabe est passé par là, le générique de l’histoire s’est affiché, mais David n’en est pas resté là, "Où que tu sois, ailleurs ou nulle part, tu vibres à jamais en moi, cours dans mon sang, palpites dans mes veines. Tu t'écoules en moi comme l'eau de pluie ravine, lente et délicieuse, une terre asséchée. Je te porterai haut tant qu'un peu d'air me gonflera la poitrine. Je ne serai plus jamais moi, je suis nous."

Au fil des pages, mes post-it pour rédiger cette chronique se faisaient de plus en plus nombreux, au fil des pages, je voulais garder en mémoire ces mots, et finalement, j’ai baissé les bras, il n’y a pas une citation qui se distingue, mais 125 pages, un condensé, que dis-je la quintessence d’un magnifique hymne à l’amour, une partition dont chaque mot sonne juste, vous parle, vous pénètre jusqu’au fond de votre être !

Je ne peux ajouter qu’un Merci à l’auteur, d’avoir dévoilé ses tourments, les plus profonds, et de les avoir partagés avec ses lecteurs…

« Perdre l’autre, c’est vivre en exil et n’avoir plus, de son pays, entre les mains, qu’une infime poignée de terre »

Editeur : Pocket
127 pages
Date de parution : 12/07/2012

L'auteur:

Après des études de littérature et civilisation hispaniques à Montpellier, David Lelait-Helo enseigne l’espagnol. 
En janvier 1997, à 25 ans, il publie chez Payot son premier ouvrage, "Evita", le destin mythique d’Eva Peron. 
Passionné d’art lyrique, il présente la même année une biographie de Maria Callas, Maria Callas, j’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour, traduite depuis en 7 langues. 
Il délaisse alors l’enseignement pour faire ses débuts de journaliste.
Ses romans sont désormais publiés en format poche chez Pocket, "Poussière d'homme" en juillet 2012, "Sur l'épaule de la nuit" en juillet 2013. 
En septembre 2013, tandis que l'on s'apprête à célébrer les 50 ans de la disparition d'Edith Piaf, ressort sous une nouvelle présentation chez Payot PIAF, le portrait qu'il avait consacré à la chanteuse en 2003.
Site d'auteur: http://david-lelait-helo.blogspot.com/ 

vendredi 19 juin 2015

FRAGMENTS D'UNE TRAQUE AMOUREUSE - FLEUR ZIELESKIEWICZ

J’ai refermé « Fragments d’une  traque amoureuse » hier soir, et je vous avoue que j’ai beaucoup hésité à écrire ce billet ! Ce que j’essaye de faire sur ce blog, c’est chroniquer des livres, mais là, et je crains de ne pas le faire intégralement, je me lance dans la chronique d’un concept ! Et bien oui, « Fragments d’une traque amoureuse » est un livre-concept ! Il ne se lit pas, il se lit, s’écoute, et se regarde !

Dès la première page Fleur, nous donne la bande originale de l’histoire, à retrouver sur Spotify et sur le site 
http://fleurz.com/

Je vous avoue, que face à tant d’originalité, j’ai préféré rester dans le classique, et j’ai lu le livre, sans écouter la bande son ! Comme la majorité des femmes, je peux bien faire deux choses en même temps, mais pas quand je lis :)

Hana traque Dick, elle veut lui écrire un livre d’histoires d’aéroports parce que c’est là qu’elle se sent bien, elle s’y sent en sécurité. Dick doit bien la connaitre pour apprendre à l’aimer…

De traque à matraque il n’y a que deux petites lettres !  La traque c’est l’œuvre d’Hana, et le coup de matraque c’est bien elle qui le reçoit ! Dick l’a bannie des réseaux sociaux, de sa vie tout court ! Un bon coup, un bon moment et on oublie, sauf qu’Hana, ne veux pas et ne peux pas comprendre qu’elle est en train d’idéaliser une relation qui n’existe pas, uniquement suite à deux heures de jouissance folle !

«  Ce mec est un dieu du sexe [...] j’avais jamais compris les énervés du Kâma-Sûtra, mais quand tu es avec un homme qui semble s’y être intéressé de très près et t’en offrir un best-of personnalisé, ça met les choses en perspective. Bref, j’ai pris mon pied comme jamais. »

Hana est bipolaire et on finit par le devenir aussi, on ne sait pas s’il faut lui donner des claques ou la prendre en pitié tellement sa souffrance est touchante !

La plume de Fleur (tiens c’est poétique) est à l’image d’Hana, déroutante, excentrique et politiquement « incorrecte » ! On navigue entre de belles phrases lyriques, et un langage cru, plume, incontestablement moderne et originale.


Pour le bookfacing, j'ai également traqué, pas un Dick, mais les sièges de l'aéroport de Lyon St-Ex :) 



Edition: L'Editeur
Date de parution: 13/05/2015
240 pages

L’auteure :

Fleur Zieleskiewicz a grandi au pays de la quiche lorraine et de la Reine de la Mirabelle avant de s’enfuir pour Paris.
Elle met ses talents littéraires au service des marques et de la publicité puis monte une web-agency qu’elle mènera à la faillite.
Usée par un monde qui manque cruellement d’humour et de poésie, elle décide de faire une pause pour se consacrer entièrement à son organisme et au grain qu’elle a dans la tête.
Fleur lit Houellebecq, Despentes, Jaccard, Nothomb, Beigbeider et plutôt des romans américains.
Fleur écoute Cat Power, du rock et des chansons hippies.
Fleur aime les chatons, les gens, le fromage, le vin, Balzac, Zweig, Nin, Cioran, Bukowski et les Kardashian.
Elle vit actuellement à Paris et fait ce qui lui plait.
Fragments d’une Traque Amoureuse est son premier roman.

lundi 15 juin 2015

RIC-RAC - ARNAUD LE GUILCHER


Picaresque et Pittoresque !

Résumer Ric-Rac ou juste vous en parler relève de l’exploit ! Comment peut-on raconter une histoire où  l’on s’est marré quasiment à chaque page !
Je me lance quand même, les phrases en italique sont tirées du livre :

Jean-Yves, dit Jeanyf, pécore tel qu’il se définit, vit à La Sourle, en lisière du trou du cul du monde, qui vue de très haut, on dirait un nid de taupes au milieu d'un golf 18 trous. Jeanyf est un surdoué du football, mais à 14 ans et à peine 1m30, sa carrière risque de ne pas être très prometteuse s’il ne gagne pas 20 cm pendant les vacances d’été.

Il n’a pas de plan B, lui. Chez les prolos, quand tu pars de rien et que tu veux tenter l’ascension sociale, t’as pas de refuge à mi-parcours : c’est le sommet ou la mort. S’il foire, il n’aurait pas de diplôme et aucun boulot en vue. Nain de jardin peut-être ? Lego ? Cure-dents ? Il lui restera quoi à faire ? Rien.
Pugnace. C’est tout Jeanyf. Quand il se prend une mandale pour la vie, il se frotte la joue pour évacuer la douleur et repart à l’assaut. Quand on est petit comme lui on peut pas se permettre- en plus- d’être un lâche ou une feignasse !

Pierre-Yves, dit Pierryf évidemment, le père veuf, noyé dans un chagrin qui n’a pour échappatoire que la multitude de répliques kitch de la défunte Yfette.

Jackyf, le tonton herboriste rebouteux ou rebouteux herboriste je ne saurais dire, mais ce dont je suis sure c’est que son fils Soubirou l’illuminé dont les visions le sont encore plus, apporte une note de puanteur, si un jour, quelqu’un écrivait la vie de Soubirou, ça donnerait un mélange improbable entre la biographie de Sarah Bernhardt et la Bible pour les nuls.

Vous voyez à peu près à quoi ça ressemble chez lui : des Yvette partout, un père sur les nerfs ? Ajoutez à ça son oncle, son cousin, la volonté de faire revenir sa mère, et vous aurez une idée de l’explosivité du cocktail… Molotov à côté de sa famille, c’est un petit barman de station balnéaire.

Rajoutons Bessie, une petite voisine qui vient se paumer à la Sourle, pays de vieux, ses parents viennent d’acquérir un gîte rural sadomaso… et qu’est-ce que vous croyez, les 1,30m ne font pas de lui un enfant ! Notre Jeanyf a quand même 14 ans ! Mais… en gaudriole, il est ignare, naïf, béotien. Face à Bessie, Jeanyf est un gravier amoureux d’une montagne, Bessie, c’était trop gros pour lui ! Si on devait comparer son niveau des choses de l’amour à celui qu’il a en ski, on dirait qu’il a à peine son premier flocon. Il a déjà vu des gens skier, mais n’a jamais pratiqué. En sexe c’est pareil.

Une belle leçon de vie à lui tout seul ce Jeanyf ! et Arnaud le Guilcher est juste un génie, sa plume mariée à son humour, sans parler de ses talents d’illustr’auteur, nous ont conçu un magnifique bébé !

Ah, en fait, pourquoi picaresque ? Parce que ce roman est porté par une vision critique des éléments sociaux et moraux ! Ben oui, le petit club SM au coin de la rue, ce n’est pas un élément moral ;)

Et Pittoresque ? D’après Monsieur Larousse est pittoresque ce qu’on remarque et qui amuse par son originalité ! Et bien moi, je ne me suis pas amusée, mais je me suis éclatée !

A vous maintenant !!!



Pour le bookfacing, je n’ai pas eu à chercher loin, une fois le livre acheté à Arnaud au Salon du livre de Talloires, je me suis retournée et j’ai pris la photo ci-dessous :)



Editions: Robert Laffont
Parution : 5 Février 2015
Nombre de pages : 270


L’auteur :

Arnaud Le Guilcher a publié quatre romans en collaboration avec Stéphane Million dont En moins bien, et sa suite, Pas mieux. Il a participé à la revue Bordel au sein de laquelle il a publié nombre de nouvelles dont Le roi de la saucisse. Le 5 février 2015, il publie Ric-Rac aux éditions Robert Laffont. Le 12 février de la même année, son troisième roman, Pile entre deux ressort en poche dans une version revue et corrigée.
Arnaud Le Guilcher travaille également dans la musique au sein du label Barclay.


samedi 13 juin 2015

LE PARFUM DU YAD - PHILIPPE FAUCHÉ


Dans le New York des fifties, Daniel Hummer est détective privé. Hummer ?
Tu parles… Son vrai nom c’est Silberstein. Shlomo Silberstein. Hé oui ! Il est youpin, un vrai, estampillé, certifié, retaillé.
Mais dans sa chère ville de New York d’après-guerre, un nom juif, ça ne fait pas sérieux sur une carte de privé. Surtout avec ces initiales…
Les gens étaient toujours en train de lui demander de leur prêter du fric ? S’il avait du fric, il ne ferait pas ce boulot !

Sous le joug du District Attorney Kleinharsh, il se retrouve flanqué de l’inspecteur Donovan, policier raciste afin d’enquêter sur une étrange affaire de cambriolage manqué dans une synagogue.

Manqué oui, mais il y en a eu d’autres de manqués, et tous chez des juifs. L’anguille sous roche est tellement énorme, que Shlomo, euh pardon Hummer, décide d’aller jusqu’au bout. Ben oui, une collection impressionnante d’objets religieux juifs a été dérobée sans qu’aucune plainte n’ait jamais été déposée, ce n’est plus une anguille, c’est un congre…

On bat les pavés du Lower-East-side, en passant par le Metropolitan Museum, on baigne dans cette communauté juive, on en visite des synagogues, on assiste à des fusillades type « tontons flingueurs », on fait même un petit tour chez les SM. On en prend plein la figure et surtout on en redemande !

Vous voulez un bon coup de marrade, sans prise de tête ? Un langage aussi soutenu que celui de San-A, eh oui, un soupçon de Frédéric Dard plus une pincée d’Audiard !  Voire une analyse du milieu juif new-yorkais des années 50, mais sans s’empêtrer des formes ni du politiquement correct.  Entre, nous rien ne vaut le bon vieil argot distillé au vitriol, de l’humour décapant, grinçant, mais qui ne vous fait pas grincer des dents, il vous fera plutôt étirer les lèvres tout le long des 124 pages, et tout ça pour 8€ !!

Que demande le peuple ?

Euh, si je sais, la prochaine enquête de Shlomo…

Pour les non-initiés à la culture judaïque, le Yad est un terme hébraïque pour désigner un pointeur de lecture dont on se sert pour la liturgie, précisément pour la lecture de la Torah. Le Yad évite les frottements de la main sur le parchemin, ce qui pourrait abîmer l’encre et rendrait la Torah impropre à la lecture. Sur le bookfacing ci-dessous  vous pouvez voir un Yad en argent. Yad, que cela soit en arabe ou en hébreu signifie Main. (Petite précision, j’étais aux anges quand j’ai pu dénicher sur un site israélite la photo d’origine dont a été tirée la couverture du livre !, on ne gagne pas à tous les coups, n’ayant évidemment pas de Torah sous la main, je n’étais pas sûre de pouvoir en faire un :)



Editions : Il était un Bouquin
Date de parution : Mars 2015

L’auteur:
Né à Carcassonne en 1961, Philippe FAUCHE a passé son enfance dans un petit village des Corbières
Après des études scientifiques qu'il dit ratées à Toulouse, il entre aux Douanes en 1984, et s'installe à Lyon en 1990.
Depuis lors, il ne cesse d'écrire et de présenter ses récits à divers concours de nouvelles.
Il a eu l'honneur d'obtenir le Prix de la Nouvelle de Sathonay-Camp en 2009 et 2011, et celui de Quais du Polar en 2012


dimanche 7 juin 2015

PARLEZ-NOUS D'AMOURS, LEONOR DE RECONDO !


A chaque rencontre avec un auteur, poussée par ma curiosité,  j’arrive à glisser quelques questions que je me suis posées lors de la lecture de son roman.

L’idée me trottait dans la tête depuis un bon moment, pourquoi ne partagerai-je pas ça avec vous ?

Le sous-titre de ce blog n’est pas là juste pour faire joli !





Donc j’ai le plaisir de laisser Léonor de Récondo vous parler d’Amours…







1- Pourquoi avez-vous choisi le début du XXème siècle pour l’action de votre roman ?
 

Léonor de Récondo : Pour moi, c’est une époque charnière, même si on est en 1908, on est encore quelque part au XIXème siècle.

Les droits acquis après la première guerre mondiale ne sont pas encore présents.

C’est l’époque du corset au propre comme au figuré.

Je souhaitais écrire une histoire qui se passe en huis clos, pour mettre en avant l’intimité avec la domesticité.

Intimité qui n’existe plus de nos jours. Alors qu’à l’époque du livre, la domesticité formait une vraie famille.
 

2- Le livre aborde l’homosexualité, pouvez-vous nous en dire plus ?


L.D.R : Ce n’est pas du tout un livre d’amour homosexuel. Je souhaitais écrire un livre sur l’Amour, mais il ne pouvait y avoir que cette histoire-là dans cette maison. 

Une histoire d’amour entre Anselme et Céleste est impossible.
 

3- Le roman aborde également le thème de l’identité.

L.D.R : Effectivement, je souhaitais mettre en avant la question de l’identité propre et la construction psychique que l’on a de soi quand on ne s’est jamais vu ! 

A l’époque plusieurs femmes n’avaient que des petits miroirs et n’avaient jamais vu leurs corps entièrement nu. 


Merci infiniment à Léonor d’avoir pris le temps de répondre à mes questions entre deux signatures !



Présentation de l’auteur par son éditeur :
Léonor de Récondo, née en 1976, débute le violon à l’âge de cinq ans. Son talent précoce est rapidement remarqué, et France Télévisions lui consacre une émission alors qu’elle est adolescente. À l’âge de dix-huit ans, elle obtient du gouvernement français la bourse Lavoisier qui lui permet de partir étudier au New England Conservatory of Music (Boston/U.S.A.). Elle devient, pendant ses études, le violon solo du N.E.C. Symphony Orchestra de Boston. Trois ans plus tard, elle reçoit l’Undergraduate Diploma et rentre en France. Elle fonde alors le quatuor à cordes Arezzo et, grâce au soutien de l’association ProQuartet, se perfectionne auprès des plus grands maîtres du genre (Quatuor Amadeus, Quatuor Alban Berg). Sa curiosité la pousse ensuite à s’intéresser au baroque. Elle étudie pendant trois ans ce nouveau répertoire auprès de Sigiswald Kuijken au Conservatoire de Bruxelles. Depuis, elle a travaillé avec les plus prestigieux ensembles baroques (Les Talens Lyriques, Le Concert d’Astrée, Les Musiciens du Louvre, Le Concert Spirituel). De 2005 à 2009, elle fait partie des musiciens permanents des Folies Françoises, un ensemble avec lequel elle explore, entre autres, le répertoire du quatuor à cordes classique. En février 2009, elle dirige l'opéra de Purcell Didon et Enée mis en scène par Jean-Paul Scarpitta à l'Opéra national de Montpellier. Cette production fait l'objet d'une tournée. En avril 2010, et en collaboration avec la chanteuse Emily Loizeau, elle crée un spectacle mêlant musique baroque et musique actuelle.
Léonor de Récondo a été premier violon sous la direction de Vincent Dumestre (Le Poème Harmonique), Patrick Cohën-Akenine (Les Folies Françoises), Enrico Gatti, Ryo Terakado, Sigiswald Kuijken. Elle est lauréate du concours international de musique baroque Van Wassenaer (Hollande) en 2004.
Elle fonde en 2005 avec Cyril Auvity (ténor) L’Yriade, un ensemble de musique de chambre baroque qui se spécialise dans le répertoire oublié des cantates. Un premier disque de l’ensemble paraît chez Zig-Zag Territoires autour du mythe d’Orphée (plusieurs fois récompensé par la presse), un deuxième de cantates de Giovanni Bononcini en juillet 2010 chez Ramée.
Léonor de Récondo a enregistré une quinzaine de disques (Deutsche Grammophon, Virgin, K617, Alpha, Zig-Zag Territoires) et a participé à plusieurs DVD (Musica Lucida).
En octobre 2010, paraît son premier roman, La Grâce du cyprès blanc, aux éditions Le temps qu'il fait. Chez Sabine Wespieser éditeur, elle publie en 2012 Rêves oubliés, roman de l’exil familial au moment de la guerre d’Espagne. Pietra viva (Sabine Wespieser éditeur, 2013), plongée dans la vie et l’œuvre de Michel Ange, rencontre une très bonne réception critique et commerciale.
Avec Amours, son nouveau roman paru le 8 janvier 2015, Léonor de Récondo, dont on retrouve la phrase juste et précise qui conduit le lecteur au plus près de ses émotions, fait exploser les cadres de la conformité bourgeoise pour toucher à l’éclosion du désir, la prise de conscience de son propre corps, la ferveur et la pureté d’un sentiment qui balayera tout, et impressionne par l’amplitude de ses sources d’inspiration


samedi 6 juin 2015

AMOURS - LEONOR DE RECONDO

« Anselme jette Céleste sur le matelas, chaque fois le même geste qui la balance sur le ventre, la tête plongée dans l’oreiller, la tignasse à portée de main. Il relève la jupe vite fait. Elle ne résiste pas, ne résiste plus. »

Nous sommes en 1908, Céleste, 17 ans issue d’une fratrie tellement nombreuse, qu’elle ne sait même pas combien de frères et sœurs elle a. A eu la chance d’être employée comme bonne dans cette grande demeure bourgeoise tenue par une main de maître par Huguette, la femme de confiance à tout faire, sous les ordres de Monsieur et Madame de Boisvaillant. Anselme est notaire et Victoire également issue d’un milieu aisé, est son épouse depuis 5 ans. Rien ne destinait Victoire à prendre sa vie en main, si ce n’est l’annonce de la grossesse de Céleste.

Céleste n’a jamais eu la sensation de véritablement exister et, soudain, elle est deux fois trop. Ce corps étranger qui croît en elle, est-il la promesse d’une vie meilleure, ou la promesse d’une fin inéluctable.

Victoire sait ce qu’elle veut dorénavant, cet enfant à naître sera l’héritier tant attendu par le couple, et personne ne devrait le savoir.


Quand une nuit les pas de Victoire la mènent vers la chambre de bonne sous les combles, elle y trouve la révélation…

La naissance des amours interdites, de l’amour pur, de toute sorte d’amour, puisque le titre est bien au pluriel, ce huis clos dans une maison bourgeoise, vous donne des papillons dans le ventre, des frissons, du dégoût, de l’inquiétude, en tournant les pages, tour à tour on suffoque dans cette atmosphère si confinée avec les non-dits, tantôt on est surpris par les secrets révélés… au fil des pages, nous ne sommes plus à un secret près.

Tous les trois, triolets d’une histoire miraculeuse. Trois croches du triolet liées ensemble, chacune découlant de l’autre. Victoire, Céleste et Adrien, enfin la victoire céleste…

« Sous les toits en ardoise de la maison bourgeoise, quatre personnes sont couchées, seul l’enfant dort. Les autres gardent les yeux grand ouverts. Chacun dans sa pièce, chacun dans sa solitude profonde, hanté par des rêves, des désirs, des espoirs qui ne se rencontrent pas, qui se cognent aux murs tapissés, aux taffetas noués d’embrasses –métrages de tissu qui absorbent les soupirs pour n’en restituer qu’un écho ouaté. »

La talentueuse musicienne Léonor de Récondo, nous offre une partition bien rythmée, où elle nous conte l’émancipation des femmes du début du XXème. Elle nous peint un tableau réaliste des différences des classes sociales. De la musicalité à chaque mot, chaque mot est une note et chaque note est à sa place. Mais elle laisse surtout le plaisir, la jouissance et l’épanouissement des corps l’emporter, jusqu’où…
Jusqu’à chez votre libraire

Demandez Editions Sabine Wespieser
Date de parution : Janvier 2015
276 pages
PRIX RTL LIRE 2015 et PRIX DES LIBRAIRES




L’auteure :

Je m’en vais la voir de suite, je vous en reparlerai ce soir…

Mise à jour: en cliquant ici, vous pourrez lire quelques lignes suite à ma rencontre avec Léonor, où elle nous parle de son livre

jeudi 4 juin 2015

L'ATELIER DES MIRACLES - VALERIE TONG CUONG

Et de 3, la miraculeuse plume de VTC a frappé en 2013 (oui je sais j’ai du retard à rattraper).

L’atelier des miracles, ou comment  Jean Hart soigne les âmes mutilées. Celles de Mariette, Millie et monsieur Mike. (3M)

Mariette : professeur d’histoire géographie, issue d’un milieu bourgeois, harcelée autant par ses élèves que son bourreau de mari. Finit par craquer en plein bahut. Direction l’atelier des miracles. 

Millie : la petite jeune, rattrapée par son sombre passé, vit des événements difficiles, et préfère tout effacer. Direction l’atelier des miracles. 

Monsieur Mike : ex-militaire devenu SDF est mis à terre (dans les deux sens du terme) par la violence de la rue. Direction l’atelier des miracles !


  • Les points communs : la solitude, l’exclusion de la société.
  • Le but ultime: la reconstruction et saisir cette seconde chance, grâce à cette main tendue  par Jean.
  • Les questions : à qui profite le système ? et ce Jean, pourquoi se prend-il à lui tout seul pour les Restos du cœur ?
  • Un constat : La plume de VTC fait que l’on s’attache aux personnages, à leurs forces et faiblesses,
  • Une morale : aide-ton les autres, ou s’aide-t-on soi-même…
  • Un conseil : au risque de me répéter, lisez VTC ;)


le bookfacing...






Pour la bio vous la trouverez sous les autres chroniques: ici et


Editions: JC Lattès ---- J'ai lu en poche
Dates de parution: 06/2013 ---- 04/2014

264 pages 

lundi 1 juin 2015

FETE DU LIVRE DE TALLOIRES 5EME EDITION – RETROSPECTIVE D’UNE LEELOO ENLIVREE



Enivrée je le fus, tout d’abord par cette majestueuse mère nature !! Un cadre magnifique, on ne peut faire plus bel écrin pour la plus belle des passions ! Esthétiquement parlant c’est le plus beau cadre pour un salon…






  
Enlivrée je fus par des rencontres que je ne risque pas d’oublier de ci-tôt ! J’aime plusieurs auteurs, mais j’ai cinq chouchous, et j’ai eu la chance d’en rencontrer deux, Fouad Laroui et Jean Teulé !






Quand Jean Teulé prend le temps de te dédicacer et te faire un petit dessin sur chacun de ses livres  et je n'étais pas loin de la bibliographie complète...











Quand Fouad Laroui, reste coi devant la deuxième pile, qu’il la dédicace avec un humour aussi déjanté que son style, et vous voulez que je ne sois pas enlivrée ? ;)













Enlivrée également par de nouvelles découvertes et par des auteurs extrêmement ouverts au dialogue, qui connaissent votre blog, et qui vous conseillent leurs ouvrages en fonction de vos goûts !







Saoulée je fus aussi, par certaines têtes d’affiche qui ne prennent même pas le temps de vous regarder en mettant leur petit gribouillage rapide, alors que j’ai choisi le moment où il n’y avait pas de queue… mais il faut de tout pour faire un monde aussi littéraire soit-il :)





Et enfin deux conférences :
Samedi une conférence à sketchs entre deux auteurs –conteurs, Christophe Carlier et Fouad Laroui, j’ai essayé de prendre des notes, mais nous avons tellement ri que j’ai posé mon stylo et mon calepin pour en profiter au maximum. Une conférence où Laroui donne le la en  nous racontant «  son décès wikipédien », il parait qu’il serait mort ébouillanté dans une cuve de hammam à Rabat lors d’une rixe ! et ce n’est pas Carlier qui allait le contredire !






























Dimanche, une conférence avec le grand Serge Joncour, grand dans les deux sens du terme, qui nous a fait revivre l’histoire de l’écrivain national,  où tout est réel mais nuancé, et nous a parlé de lui et de son métier ! qui n’en déplaise aux « à-part-écrire-vous-faites-quoi-dans-la-vie », pour moi c’est un vrai métier !




Et je ne pouvais pas terminer cette rétrospective sans parler d’Arnaud Le Guilcher, un vrai illustr’auteur (non, non, il n’y pas de faute d’orthographe, encore un néologisme ;) ) un auteur généreux de son temps et de son talent ! Normalement je ne partage jamais mes dédicaces, elles sont personnelles, mais pour celle-ci je ne résiste pas… Leeloo s’enlivre avec ses auteurs favoris,  version Le Guicher !





















Si après tout ça vous n’êtes toujours pas convaincus qu’au mois de mai c’est Talloires the place to be, pour ma part, j’ai déjà réservé mon weekend de 2016 !