Avec Je n’ai jamais eu de petite robe
noire Roselyne Madelénat nous plonge dans la vie de Florence,
journaliste dans la presse féminine et plus exactement dans les amours de Florence.
Qui dit amours dit sa vie amoureuse décousue et l’amour qu’elle voue aux siens.
Georges le père est un cyclothymique, les bons jours avec lui, on pouvait
les compter sur les doigts. Du coup on se méfiait. La mère, toujours sur le
qui-vive. Prête à pleurer. Un kit du malheur à elle toute seule. Mais Florence
avait déjà appris à se blinder, il fallait qu’elle pense à autre chose, elle
pensait toujours à autre chose.
A la mort de la mère, Florence a peur de s’effondrer dans la douleur de son
père, avec qui elle vient de renouer. Cette douleur lue dans son regard et qu’elle
voudrait lui extirper, mais devant laquelle elle est et sera toujours
impuissante. Mais ce père n’était-il pas psychorigide, tyrannique, n’a-t-elle
pas tenté une fugue à quinze ans pour s’extraire de cette vie qui ne lui
convenait pas. Pourquoi tant de souffrance face à un père dont elle ne voulait
plus ? Peut-être pourrait-elle chercher un peu de réconfort dans les bras
d’un amant, mais lequel ? Elle n’a pas tricoté suffisamment d’intimité
avec eux pour une quelconque consolation dans leurs bras…
Florence ne sait pas qui elle aime, qui l’aime si elle s’aime d’ailleurs.
Pourrait-elle au moins reconnaître son âge ? Que sa séduction a changé de
braquet ? Quand elle se regarde dans un miroir, elle actionne automatiquement Photoshop,
comme tant de femmes…
La disparition de la mère a déterré comme par enchantement des sentiments
enfouis et la clé de la boite de Pandore, une boîte qui refermait un secret de
famille datant de 1943. Ce secret finissait par suinter de toute façon. Un suintement
sale et poisseux dont elle voudrait se débarrasser, se laver. Juste pour avoir
une impression de propre. De net.
« La vérité est un rapace qui déboule
dans notre champ de vision et qui kidnappe ce à quoi nous tenons. La vérité
possède elle aussi ce fameux goût métallique et anxiogène. Une fois qu’elle
nous tombe dessus, nous ne pouvons rien faire pour la mettre à l’écart et
l’oublier, elle prend toute la place, nous bouffe tout tel un cancer
infiltrant. »
Une plume impétueuse qui nous fait voyager avec vivacité dans le temps,
dans les frettes des séditions de la
mémoire qui flanche, qui se défile.
Cette mémoire qu’on commence par quémander et qu’on finit par enjoindre de se
rappeler.
Les petites robes noires ont toutes leur petit secret, mais quand on n’en a
jamais eu on se demande ce qu’elles ont de plus les filles à la petite robe
noire. Je vous laisse le découvrir…
Edition: Hugo & Cie
Collection: Hugo Roman
222 pages
Date de parution: 15 Octobre 2015
L'auteure:
Spécialisée dans les domaines de la psychologie et de la sexologie, Roselyne
Madelénat a travaillé pour de nombreux journaux et magazines comme Biba, Votre
Beauté, Prima, Psycho et Sexo, mais aussi pour Les dossiers du Canard
enchaîné, L’Obs Paris, France Soir et bien d’autres.
Aujourd’hui, elle écrit encore pour l’Huffington
Post, L’Obs, Fémitude et Fémi 9.
Si Roselyne Madelénat a déjà écrit des livres, Je n'ai jamais eu de petite robe noire est
son premier roman.
très tentant, merci !
RépondreSupprimerMerci de votre retour Martine, j'ai beaucoup aimé...
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