Solaro, dont
le nom ne pouvait mieux être choisi, un être solaire, positif, lumineux, il
traverse les épreuves de l’existence en faisant fi de tout ce qui peut lui
nuire, il jouit d’une force intérieure que les autres ne peuvent comprendre, il
sait profiter du moment présent, c’est son bien le plus précieux !
« Je lui dis
que ma sortie je n’y pense jamais. Jamais. Je lui dis que j’ai cette vie-là à
aimer et que c’est bien assez. Je lui dis que je ne veux pas de son espoir
parce que l’espoir est un poison : un poison qui nous enlève la force d’aimer
ce qui est là »
Cette joie de
vivre à toute épreuve dérange. Solaro veille sa mère malade dans la joie,
Solaro organise les funérailles avec un détachement énigmatique. Un mauvais
concours de circonstances mène Solaro à abattre un malfrat de sang-froid et
sans remords. Comment peut-on ne pas
regretter un geste aussi abjecte, comment peut-on être dénué de remords à ce
point ? Pour Solaro la joie est plus puissante encore que le bonheur. Vu qu’on
ne peut pas changer le passé, autant tirer profit du présent, en jouir et le
savourer ! La joie ne semble pas être de mise dans notre société actuelle, où
on nous pousse à vivre pour les autres, être comme tout le monde. Cette
"normalité" imposée, m'a toujours dérangée, nous sommes tous normaux
vu de l'intérieur de nous-mêmes, à quoi bon ressembler aux autres, ressentir la
même chose que les autres dans le seul but de se fondre dans la masse et comme
finalité ne plus être en adéquation avec soi-même, ne plus être soi-même !
Quand la science
s'y met, comme c'est le cas pour Solaro, lors du procès et en prison, l'auteur
fait parler plusieurs médecins de différents horizons, on se rend compte qu'ils
sont démunis face l'état d'esprit de Solaro, aimer la vie l'accepter telle
qu'elle vient parait simple de prime abord, mais personne ne parvient à l'expliquer.
Un roman
court, 184 pages, en le commençant, des phrases simples, une histoire somme
toute banale, mais au fil des pages, les nœuds se forment dans notre cerveau,
on essaye de pousser sa propre réflexion, aussi paradoxal que cela puisse paraître,
on croit tenir un roman sans prise de tête, mais en le refermant, il est
toujours là, on ne s'en défait pas si facilement. Un roman qui pousse à la
réflexion, grâce Charles Pépin j’ai retrouvé ce pour quoi ce blog a vu le jour,
le partage certes, mais la réflexion aussi ! Merci!!!
Editions: Allary Editions
Date de parution: Février 2015
184 pages
L'auteur:
Charles Pépin
est agrégé de philosophie et également diplômé de Sciences Po Paris et d'HEC
Paris. Il enseigne la philosophie à la Maison d'éducation de la Légion
d'honneur (Saint Denis) et à l'Institut d'Études politiques de Paris. Il a
écrit une dizaine de livres traduits dans une vingtaine de pays. Il est
consultant pour HEC Executive Education.
Il a fait
partie de la « bande de sciences Po » Il tint durant quelque temps une
chronique de philosophie dans les émissions télévisées Culture et dépendances
(France 3, 2001-2006) et En aparté (Canal +, 2006-2007), chroniques qu'il tient
aujourd'hui tous les mois dans les magazines, Transfuge et Psychologies
magazine. Enfin, il participe régulièrement à Philosophie Magazine, dans lequel
il répond chaque mois à une interrogation personnelle d'ordre philosophique,
métaphysique ou moral, formulée par un lecteur. Depuis 2010, il anime un
séminaire philosophique ouvert à tous au cinéma MK2 Hautefeuille, 75006 Paris,
tous les lundis à 18H. Son style clair, direct et vivant, mais néanmoins
rigoureux dans son raisonnement, apporte un souffle neuf à la philosophie. En
février 2015 est publié son roman La Joie, où l'auteur et « philosophe emprunte
à Albert Camus, puisqu'il s'inspire du célèbre récit du Prix Nobel de
littérature L’Étranger. C'est la même histoire, mais Pépin l'a inscrite dans
les années 2000 », pour la critique du journal Le Figaro. Celle du magazine
L'Express le mentionne également : « Charles Pépin publie La Joie, un roman
dont le héros rappelle le Meursault de Camus. »
Un livre que je lirai avec joie! Ta chronique m'en donne une joyeuse envie !
RépondreSupprimer♪ y a d'la joie ♪ :) un livre à lire, suis sure que tu aimeras! ça donne à réfléchir !
SupprimerUne critique intriguante pour un livre qui ne l'est pas moins :-) ô joie ;-)
RépondreSupprimerEt un livre à lire David ;)
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