Jean, Alexandre
et Moz, trois amis sexagénaires dont les chemins se sont croisés depuis
décennies, se retrouvent à une autre croisée celle des chemins tout court.
Quelle direction prendre ? que cela soit pour Moz le vieux garçon
taciturne et solitaire, ou Alexandre délaissé par son épouse Dolorès accaparée
par des obligations professionnelles ou enfin Jean dit Jeannot le séducteur qui
n’en finit pas de papillonner en refusant tout engagement.
Nos trois
acolytes portent en eux des secrets qu’ils n’arrivent pas à partager avec les
autres. Mais un road-trip en camping-car saura délier les langues. On fera le
tour des questions existentielles à cet âge, la retraite, la mise au placard,
la séduction, les parents, les enfants et cet avenir incertain, dont la seule
certitude est ce drame intérieurement vécu, la fin qui s’approche.
« Inquiéter
les gens et ne rien leur dire, mais ça rime à quoi ? Cette pudeur mal
placée de ne pas vouloir dire ce qui se passe […] C’est bien les hommes çà !
On ne se plaint pas, on ne se laisse pas aller, on ne se donne pas en spectacle.
On est un dur, un viril. Dire ce qui ne va pas, ce qu’on ressent, chialer, c’est
bon pour les femmes ! C’est vrai, les femmes passent des heures entre
elle, à disséquer, à commenter, à se soulager de leurs états d’âmes. […] Jusqu’à l’écœurement. Jusqu’à vider totalement
leur sac. Jusqu’à se sentir même capables de passer l’éponge. Cela ne règle pas
leur problème, mais ça les apaise, ça leur donne du courage. […] mais un homme
non ! Un homme il s’en sort sans aide, par la seule force de sa volonté.
Il se tapit dans sa grotte intérieure […] Il ne parle pas : il agit, il
construit, il entreprend. Ou alors c’est une poule mouillée, une tarlouze »
Sophie Brocas, avec
cette ode à l’amitié, sonde les confins de la psychologie masculine via des personnages
attachants, une plume drôle et poétique.
« Vous les
hommes, pendant des siècles, vous vous êtes affirmés dans l’espace public. Et
en vous projetant ainsi ans le monde,
vers l’extérieur, vous avez fait l’économie
de l’introspection. Du coup, vous avez un mal fou à parler, à exprimer vos doutes, vos peurs, vos sentiments, bref toutes
ses choses intimes qui nous fabriquent et nous agitent »
Nul besoin d’être
un homme et encore moins un sexagénaire pour lire Camping-car, il est une
évidence : l’horloge tourne pour nous tous !
Edition: Julliard
228 pages
Date de parution: 7 Janvier 2016
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