Carla
française d'origine italienne exubérante et solaire.
Peter
tchèque, exilé à Paris, solitaire, buveur et penseur brasillant.
Quand
le soleil rencontre la lune sous la plume de Monique Ayoun, ça donne l'amant de
Prague.
Après
la chute des régimes communistes, Peter retourne à Prague, il veut vivre ce
bouillonnement de l’intérieur. Peter... ce Peter perclus de tourments. Exilé politique,
solitaire endurci... A Paris seule la nuit lui seyait.
Est-ce parce qu'il est exilé qu'il se
refuse de s'attacher à nouveau, que ce soit à un pays ou à une femme? Chassés de
l'éternité, les exilés ne tolèrent que le provisoire. Ce sont des êtres
sentimentalement morts.
Carla
part le rejoindre à Prague pour quelques jours… Peter est lunatique, il la désire
et la repousse. C'est un analphabète de
l'amour, un autodidacte anarchiste, méprisant de tout académisme
Le lit
était le seul lieu où elle avait carte blanche, mais Peter était capable de déchainer
des désirs sadiques à qui en serait le plus dépourvu.
Comme
un scientifique devant l'objet de sa recherche, elle constate ce curieux
phénomène: le plus souvent, dès qu'elle le violente un peu, il s'en remet à
elle comme un agneau à sa mère, il lui est tout acquis, il lui obéit...
Cette passivité qu'il s'autorisait,
cette féminité à laquelle il ne craignait pas de consentir, le rendait encore
plus viril aux yeux de Carla.
Elle
n'avait jamais imaginé qu'un homme pût oser se laisser ainsi dominer, qu'il
s'abandonnât si volontiers, avec cette grâce quasi-seigneuriale, ce mépris des
rôles obligés. Elle admirait Peter pour cela aussi
Oui,
plus violente l'algarade, plus délicieux l'épilogue…
Il n'existait
pleinement que lorsqu'il buvait. Cette béquille lui permettait enfin de
parvenir à sa véritable identité. Une identité d’où on tire de troublantes correspondances
avec Kafka. D’ailleurs, c’est le journal de Kafka à la main que Carla errait
dans les rues de Prague, essayant de détricoter cette relation.
Il est
question d’amour, mais vous avez compris, c’est cet amour qui fait mal, dans la
chair et l’esprit.
Il m’a
fallu quelques pages pour entrer dans cette histoire tourmentée, mais en
fermant le livre, je n’avais qu’une envie, enfin deux… lire Le Journal de
Kafka, et visiter Prague.
En
fait, pourquoi passait-il si vite de la soumission la plus totale à la
rébellion la plus vive? Pourquoi oscillait-il sans cesse entre attirance et répulsion ?
pour en savoir plus…
Editions
de la Grande Ourse
166
pages
Date
de Parution : Janvier 2015
L’auteur :
Monique
Ayoun est romancière et journaliste (Psychologies, Biba, L'Obs)
Elle
est notamment l'auteur de Mon Algérie, Le Radeau du Désir et Histoire de mes
seins. L'Amant de Prague est son troisième roman.
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