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jeudi 13 novembre 2014

LE MARCHEUR DE FES - ERIC FOTTORINO


Ceci n’est pas une chronique du livre, mais un petit peu plus !

Fidèle à mon habitude, je dévore les livres, des fois jusqu’à l’écœurement, oui certains livres, mal écrits ou inintéressants ne passent pas à la trappe, car une fois la première page lue, je m’oblige à en finir la lecture, car s’ils ont été édités, c’est qu’il y a une bonne raison, des fois, je n’en trouve pas…

L’un des livres littéralement avalé et avec délice est : Le marcheur de Fès, d’Eric Fottorino, écrivain français. Ce livre m’a séduite pour plusieurs raisons, la première le style, il est fluide, prenant, on ne s’arrête pas pour relire une phrase ou un paragraphe, on le lit comme on boirait du petit lait, il coule… tout seul.

La deuxième et principalement la primordiale, c’est le sujet : la quête.
Dans ce livre l’auteur est en quête du passé de son père naturel et de ses origines. Le père est un séfarade, juif marocain né à Fès. Moshé Maman, devenu Maurice. Le fils, c’est l’écrivain français Eric Fottorino.

La quête du père est un sujet sur lequel je ne m’attarderai point. La quête de ses origines, en revanche, c’est une question qui me taraude, elle me taraude depuis des années. Et alors me diront certains ? Et bien c’est là que le bât blesse.
Qui me dit que l’histoire d’Eric n’est pas mienne aussi? Qui peut prouver que les marocains n’ont pas un aïeul juif, ou une aïeule ? Là on l’est forcément car le judaïsme est une religion matrilinéaire.  Mais j’ai l’intime conviction, que les marocains, issus d’une terre de mélange de cultures, ont un peu de chaque religion monothéiste. Jetez juste un petit coup d’œil aux tatouages qui ornaient les visages de nos grands-mères, des croix entre les yeux ! Cela ne vous étonne pas ? Laissez les tatouages et regardez sous vos pieds, les tapis berbères qui font notre fierté, nulle arabesque, mais des croix… A propos de tapis, je vais citer un passage du livre qui se glisserait très bien à cet endroit :
 « Quand je pense à nous, je vois une sorte d’écorché, l’envers d’un tapis marocain, ce réseau compliqué de liens qui composent des figures déformées et indéchiffrables, dont la beauté, comme le sens, n’apparaît qu’une fois remises à l’endroit ».

Les marocains, en général, occultent cette question, s’engouffrent dans le moule et continuent. Mais vous êtes-vous déjà posé la question ? Surtout vous qui portez des noms Megorashim (les « renvoyés », les juifs expulsés à la chute de grenade en 1492), les noms de famille parlent d’eux-mêmes … pour les Tovashim, c’est un peu plus compliqué, car ils ont toujours été autochtones et ont porté des noms dit « arabo-berbères »… je m’égare un peu, je dérive presque… recentrons nous sur le livre…

C’est un parcours initiatique, sur la filiation certes, mais également géographique, on déambule dans Fès el bali, el Mellah, comme si on y était. On en ressort avec une forte émotion, dans laquelle vous plongent les phrases de ce livre.

Je n’en dirais pas plus, je vous laisse le découvrir…

Bonus:

1- Interview de l'auteur au sujet du livre

Interview d'Eric Fottorino

2- Pour plus d'informations sur Le Tritel (comme en parle Fottorino dans la vidéo ci-dessus), je vous conseille: 


Pogrome de Fès ou le Tritel 1912 de Paul B.Fenton






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