4ème de
couverture :
Sa femme l'a
mis dehors, son CDD n'est pas prolongé. Philippe est happé dans la spirale
infernale et passe de l'autre côté de la barrière sociale: SDF, confronté à la
dure loi de la rue, faite de solitude, de honte et de violence. Jusqu'au jour
où il rencontre Baudelaire. Grâce à cet inénarrable compagnon d'infortune, et
avec l'aide d'un vendeur de kebab, d'une riche veuve et d'une dame pipi, il
réussit à remonter la pente. Et à retourner à une vie normale. Plongée sans
fard dans le quotidien des plus démunis, Un hiver avec Baudelaire, en mêlant
romanesque et vérité sociale, poésie et âpreté, rappelle cet équilibre précaire
qui régit nos vies.
Mon avis :
Un équilibre
qui ne tient qu’à un fil, un fil qui casse au moindre poids de l’infortune. Une
infortune qui a doublé le poids de ses jours. Philippe récemment divorcé, père
d’une petite Claire, plonge dans sa lente déchéance, on l’accompagne dans cette
descente inexorable, on ne détourne pas, comme on le ferait dans la vraie vie.
« A chaque
station, le visage de ceux qui l’aperçoivent en montant se crispe ou se fige
avant de se retrancher derrière une indifférence de façade comme on verrouille
une porte. Ceux qui vont pour s’asseoir non loin de lui se ravisent à sa vue
et, après un demi-sourire tordu et embarrassé, vont s’asseoir plus loin, quand
ils ne changent pas de voiture à la station suivante. Ceux qui le repèrent
depuis le quai s’épargnent ses simagrées et montent directement dans un autre
wagon. Il ferme les yeux »
L’écriture d'Harold
Cobert sait nous tenir en haleine, et veut nous mener jusqu’à la dernière page.
Dans la
première partie, la vie de Philippe bascule dans une descente aux enfers, elle
est décrite sans concession, tout y est, des centres de logement, aux bancs
publics, des visages qui se détournent à la violence. Mais avec une dignité
toujours présente.
« L'avenir se vit au présent. Un présent qui
ne se conjugue pas. Ou uniquement au mode infinitif. Parce qu’aujourd'hui
ressemble à hier, et demain à aujourd'hui. Manger. Dormir. Boire. Rester
propre. Emmaüs. Mendier. […] Regarder la date sur la une des journaux. Dormir.
Rester propre. Déféquer. Ne pas mourir. Changer de chaussures. Rester digne.
Mendier. Ne pas lâcher. Manger. Boire. Dormir. Rester en vie. Penser à Claire.
Vivre. Survivre »
Dans la
seconde, une belle fable sur l’espoir voit le jour, on veut y croire, et on y
croit !!! Une rencontre miraculeuse, le chien, Baudelaire, l’émotion nous
prend, nous pend à la gorge, ne nous lâche pas. De la pure poésie, et je tiens
à saluer Harold pour ces talents d’orfèvre, les mots sont d’une telle justesse,
s’imbriquant les uns dans les autres, nous embarquant…
On ne sort pas
de cette lecture indemne, certes, on est charmé par la magnifique plume d'Harold, mais cette descente brutale, cette misère ne sont pas l’apanage des
moins bien lotis, personne n’est à l’abri…même avec un joli toit au-dessus de
la tête !
Merci Harold Hâte
de lire « Lignes Brisées » la semaine prochaine !
Ravi que ce roman t'ait touché autant que moi Leeloo. Une chronique qui rend honneur à ce roman tout en émotion. Un roman bouleversant car dénué de tout pathos, un roman plein d'espoir.
RépondreSupprimerIncontestablement, Harold a ce petit truc en plus qui fait qu'à chaque lecture je suis sous le charme, je m'attelle à la rédaction de la chronique de son dernier roman "lignes brisées" incessamment sous peu :) et merci Hibou
SupprimerUn roman magnifique et qui m'a également beaucoup touché. Un coup de coeur pou moi.
RépondreSupprimerUn coup de cœur pour moi aussi, et j'ai enchaîne par un second coup de cœur, lignes brisées, dans les bacs le 5 Mars!!! N'hésitez pas si vous aimez la plume d'Harold!
Supprimerje crois que je vais le noter!
RépondreSupprimerOui n'hésitez pas. C'est très touchant et diablement bien écrit :)
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