4ème de Couverture :
La
maladie d’Alzheimer fait peur. À tous. Ce roman, écrit par un médecin, invite à
découvrir l’univers, diabolisé à tort, de la « maison de retraite », ou EHPAD.
À travers le quotidien des personnages, on percevra les interactions humaines
qui participent à la vie. Car, si l’on y meurt, on y vit aussi. Malgré la
maladie. Malgré l'oubli. Malgré la mort. On pourra, à la lecture de ce livre,
mieux comprendre combien oublier peut être douloureux, et comment la tolérance
et l'écoute se révèlent salvatrices. Acte de foi, d'amour, de colère parfois,
outil pédagogique, ce roman s'adresse à tous, jeunes et vieux, dans l'espoir de
donner quelques clés pour apprivoiser la différence. Une différence qui nous
concerne, ou nous concernera, tous.
Mon avis :
Reçu
dans le cadre d’une masse critique Babelio, que je remercie au passage…
C’est
un livre qui dérange… profondément, le sujet est brûlant et peu nous concerner
tous. Mais la lecture en fut très difficile.
Chroniques
de l’oubli ou les pérégrinations d’un médecin sans mémoire, n’est pas une
lecture-plaisir !
Madame
Semaine ne sait plus s’exprimer, le Dr Decourt ne sait plus quoi penser, Madame
Marguerite commence à oublier, un carnet est retrouvé. Le temps lie ces
personnages comme il efface leurs souvenirs. Les douleurs persistent, la joie
de vivre aussi, parfois.
Tel
est le thème de ce roman situé au cœur d’une maison de retraite habitée par la
vie. Celle des salariés, des résidents et de leur famille. Avec leurs joies,
leurs peines, leur brutalité et leur douceur.
La temporalité
a fui la démence. La confusion l’habite. Le lecteur, s’il se perd, devrait s’en
laisser imprégner un moment sans chercher à comprendre. Le ressenti suffirait à
guider ses pas. Il serait comme le malade d’Alzheimer, à la différence près que
ce serait un jeu. Un jeu avec une fin, un retour à la lucidité. Avec la vie au
bout.
« Une
rue. Deux rues. Me voilà devant la porte de la maison. Pas la mienne. Celle de
cent personnes. Cent personnes qui ont vécu leur vie. Et qui sont là pour la
finir. Cent vieilles personnes que je croise chaque jour. Que je vois terminer
de vieillir. Qui me voient commencer à mûrir. Qui me renvoient ma jeunesse. A
qui je renvoie leur vieillesse. Qui me voient sourire et que je vois mourir. »
On
plonge au cœur de la vie et de la pensée des malades, en suivant l’auteur qui
en a une expérience quotidienne.
Notre
capacité d’empathie est mise à rude épreuve tant est l’impact de l’oubli sur la
vie.
Le
regard que l'on porte, les mots que l'on utilise sont importants: le poids des
mots est énorme...
« Mais s’il vous plait, refaites
juste la même chose qu’aujourd’hui, s’il vous plait … Et puis je le sais
qu’elle vous tape, mais vous, pour vous c’est quoi une vieille dame ?
C’est comme le lavabo à récurer ou les toilettes à gratter ? Ça parle,
vous savez ! Ça voit et ça entend ! Mal, mais ça entend, si !
SI ! Et même parfois ça comprend et puis ça « fait »
aussi ! Oui ! Ça bouge tout seul, sans qu’on fasse à la place !
C’est fou, ça, hein ? Et votre humanité, elle est passée où, votre
humanité ? Parce que pour choisir un métier pareil, on en a au départ, de
l’humanité, non ?... »
Un
film se déroule au gré d’un temps inversé qu’il faut se résigner à suivre,
au-delà des limites de notre raison.
« -Le
Docteur M. est un bon médecin, vous savez, je ne ferai pas mieux.
-Mais
j’aime quand même mieux avoir votre avis, vous savez, car je vous fais
confiance.
Tentative
d’attendrissement réussie. J’observe son air triste et résigné. Grand
philosophe reconnu, réduit aujourd’hui à n’être qu’un anonyme résident en maison
de retraite, entouré de personnes démentes. C’est dur pour lui, la vie, quand
même… »
Je ne
peux pas dire que j’ai aimé ce roman, il m’a touchée, bouleversée, et j’avais
hâte de le terminer…
« Mourir,
c’est enterrer tout le monde, en une seule fois » Daniel Pennac
« Heureux les fêlés, car ils laissent
passer la lumière » Michel Audiard à méditer…
L’auteur :
Née
en 1975 de deux parents médecins, Olivia Marie a toujours rêvé d’exercer ce
métier. Le diplôme en poche, c’est vers la médecine générale puis la gériatrie
qu’elle se tourne. Elle apprend à connaître et à aimer son travail auprès des
personnes âgées, au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes. Chroniques de l’oubli est son premier roman.
Belle chronique sur ce livre qui a du être éprouvant à lire!
RépondreSupprimerMerci beaucoup Denis. Effectivement, la lecture en fut difficile ...
Supprimer