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dimanche 5 juillet 2015

LA JOIE - CHARLES PEPIN


Solaro, dont le nom ne pouvait mieux être choisi, un être solaire, positif, lumineux, il traverse les épreuves de l’existence en faisant fi de tout ce qui peut lui nuire, il jouit d’une force intérieure que les autres ne peuvent comprendre, il sait profiter du moment présent, c’est son bien le plus précieux ! 


« Je lui dis que ma sortie je n’y pense jamais. Jamais. Je lui dis que j’ai cette vie-là à aimer et que c’est bien assez. Je lui dis que je ne veux pas de son espoir parce que l’espoir est un poison : un poison qui nous enlève la force d’aimer ce qui est là »

Cette joie de vivre à toute épreuve dérange. Solaro veille sa mère malade dans la joie, Solaro organise les funérailles avec un détachement énigmatique. Un mauvais concours de circonstances mène Solaro à abattre un malfrat de sang-froid et sans remords.  Comment peut-on ne pas regretter un geste aussi abjecte, comment peut-on être dénué de remords à ce point ? Pour Solaro la joie est plus puissante encore que le bonheur. Vu qu’on ne peut pas changer le passé, autant tirer profit du présent, en jouir et le savourer ! La joie ne semble pas être de mise dans notre société actuelle, où on nous pousse à vivre pour les autres, être comme tout le monde. Cette "normalité" imposée, m'a toujours dérangée, nous sommes tous normaux vu de l'intérieur de nous-mêmes, à quoi bon ressembler aux autres, ressentir la même chose que les autres dans le seul but de se fondre dans la masse et comme finalité ne plus être en adéquation avec soi-même, ne plus être soi-même !

Quand la science s'y met, comme c'est le cas pour Solaro, lors du procès et en prison, l'auteur fait parler plusieurs médecins de différents horizons, on se rend compte qu'ils sont démunis face l'état d'esprit de Solaro, aimer la vie l'accepter telle qu'elle vient parait simple de prime abord, mais personne ne parvient à l'expliquer.

Un roman court, 184 pages, en le commençant, des phrases simples, une histoire somme toute banale, mais au fil des pages, les nœuds se forment dans notre cerveau, on essaye de pousser sa propre réflexion, aussi paradoxal que cela puisse paraître, on croit tenir un roman sans prise de tête, mais en le refermant, il est toujours là, on ne s'en défait pas si facilement. Un roman qui pousse à la réflexion, grâce Charles Pépin j’ai retrouvé ce pour quoi ce blog a vu le jour, le partage certes, mais la réflexion aussi ! Merci!!!

Editions: Allary Editions
Date de parution: Février 2015
184 pages

L'auteur:
Charles Pépin est agrégé de philosophie et également diplômé de Sciences Po Paris et d'HEC Paris. Il enseigne la philosophie à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur (Saint Denis) et à l'Institut d'Études politiques de Paris. Il a écrit une dizaine de livres traduits dans une vingtaine de pays. Il est consultant pour HEC Executive Education.
Il a fait partie de la « bande de sciences Po » Il tint durant quelque temps une chronique de philosophie dans les émissions télévisées Culture et dépendances (France 3, 2001-2006) et En aparté (Canal +, 2006-2007), chroniques qu'il tient aujourd'hui tous les mois dans les magazines, Transfuge et Psychologies magazine. Enfin, il participe régulièrement à Philosophie Magazine, dans lequel il répond chaque mois à une interrogation personnelle d'ordre philosophique, métaphysique ou moral, formulée par un lecteur. Depuis 2010, il anime un séminaire philosophique ouvert à tous au cinéma MK2 Hautefeuille, 75006 Paris, tous les lundis à 18H. Son style clair, direct et vivant, mais néanmoins rigoureux dans son raisonnement, apporte un souffle neuf à la philosophie. En février 2015 est publié son roman La Joie, où l'auteur et « philosophe emprunte à Albert Camus, puisqu'il s'inspire du célèbre récit du Prix Nobel de littérature L’Étranger. C'est la même histoire, mais Pépin l'a inscrite dans les années 2000 », pour la critique du journal Le Figaro. Celle du magazine L'Express le mentionne également : « Charles Pépin publie La Joie, un roman dont le héros rappelle le Meursault de Camus. »




4 commentaires:

  1. Un livre que je lirai avec joie! Ta chronique m'en donne une joyeuse envie !

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    1. ♪ y a d'la joie ♪ :) un livre à lire, suis sure que tu aimeras! ça donne à réfléchir !

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  2. Une critique intriguante pour un livre qui ne l'est pas moins :-) ô joie ;-)

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