Quand un livre
te tombe littéralement des mains et que tu n’accroches pas, mais que tu
t’accroches, et puis finalement tu te dis : « j’ai bien fait », voilà mon
résumé en une phrase !
J’ai été
attirée par le titre et aussi par le fait que le livre soit écrit par un
israélien, traduit de l’hébreu et se passant en Israël, ma curiosité fut vite
piquée !
C’est un livre
étrange, construit autour d'un spectacle de cabaret, qui en somme serait une
excuse pour Dovalé de raconter ses traumatismes d’enfance. Un juge, ami
d’enfance de Dovalé est invité, non sommé d’assister au spectacle, il fut le
témoin des événements de cette époque. On se demande un peu ce qu’il fait là, et
on se rend compte que sa présence est utile, pas en tant que juge, quoique ça
peut symboliser le jugement de ce qui est arrivé depuis…
Il m’a fallu
du temps pour entrer dans l’histoire, dans ce bar, mais en fin de compte le
cocktail fut détonnant ! La lecture n’est pas fluide, Dovalé m’a beaucoup
dérangée avec ses propos irrévérencieux voire triviaux. Mais contrairement au
public qui guette de simples plaisanteries, on finit par être suspendu à des
vérités poignantes !
Il suscite un
attachement aux personnages principaux et une réflexion sur le deuil, la
trahison, le rejet, la culpabilité, le courage, l’acceptation et la
réconciliation.
C’est une
lecture scabreuse, embarrassante mais captivante et racontée au compte-goutte.
Entre deux flash-back l’auteur dépeint la vie en Israël, la complexité des
relations et des tensions au sein d'une famille. Le tout ceint dans une sorte
de flux de conscience enveloppé dans l'exercice d’un comédien en stand-up.
On hésite
entre monologue et dialogue, entre comédie et tragédie et le résultat est un texte insaisissable,
tortueux, tourné sur lui-même, douloureux, tragique, mais salvateur et
réconciliateur.
4ème de
Couverture:
Sur la scène
d’un club miteux, dans la petite ville côtière de Netanya en Israël, le comique
Dovalé G. distille ses plaisanteries salaces, interpelle le public, s’en fait
le complice pour le martyriser l’instant d’après. Dans le fond de la salle, un
homme qu’il a convié à son one man show ? ils se sont connus à l’école ?, le
juge Avishaï Lazar, écoute avec répugnance le délire verbal de l’humoriste.
Mais peu à peu
le discours part en vrille et se délite sous les yeux des spectateurs médusés.
Car ce soir-là Dovalé met à nu la déchirure de son existence. La scène devient
alors le théâtre de la vraie vie.
L'auteur:
David
Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l’auteur réputé d’essais engagés qui ont
ébranlé l'opinion israélienne et internationale et de onze romans abondamment
primés dont Une femme fuyant l’annonce (prix Médicis étranger 2011). Lauréat en
2010 du prix de la Paix des libraires allemands, il est officier de l'ordre des
Arts et des Lettres.
Un cheval
entre dans un bar
Traduit par
Nicolas Weill
Edition Le
Seuil
Date de
parution 20/08/2015
240 pages
même si ce n'est pas fluide ni facile, ton commentaire prouve que ce livre est prenant et intéressant en plus d'être original, merci
RépondreSupprimerc'est plus une question de gêne que de fluidité, j'étais dérangée par son cynisme et sa méchanceté, mais une fois le personnage principal apprivoisé, je n'ai pas lâché le livre! Merci de ton retour!
Supprimer