RENCONTRES...

mardi 22 mars 2016

LIVRE PARIS 2016

Livre Paris 2016, un nouveau nom, une nouvelle identité visuelle, une baisse de fréquentation (-15%) et un droit d’entrée toujours aussi exorbitant. Je ne vais pas revenir là-dessus,  si je rédige cette rétrospective c’est pour vous parler de mes rencontres et surtout de la raison pour laquelle j’ai fait le déplacement.


Denis aka Hibou (des lectures du hibou) était sur le salon les quatre jours dès mon arrivée il me présente à Max Heratz  (Estelas Editions) éditeur du poétique « Les larmes des Saules » de la non moins poétique Martine Magnin. (la chronique arrive bientôt), 







et aussi à la jeune équipe dynamique des Edition Daphnis et Chloé, éditeur de Mathieu Tazo. J’avais tellement entendu parler du fameux « Un caillou dans la chaussure » de Mathieu, que c’était prévu que je reparte avec, sauf que sur le présentoir je vois son premier livre et le titre évoquait tellement mes premières amours que je me suis ruée dessus « La dynamique des fluides », oui, oui ça évoque bien la physique, mais que voulez-vous, les premières amours ça ne s’oublie pas, et une curiosité piquée, ça ne se maîtrise pas.

 Suis bien évidemment repartie avec les deux volumes après avoir passé un excellent moment d’échanges avec Mathieu (je vais vous souffler un petit secret, le gars est tellement sympa que si vous le croisez sur un salon, prévoyez bien un moment à passer avec lui :)  )






Si vous suivez ce blog, vous savez que j’ai quelques auteurs chouchous, Yasmina Khadra était présent pour signer son excellent « La dernière nuit du Raïs », je suis passée lui faire un petit coucou en faisant bien évidemment fi d’une queue interminable. Toujours ravi de revoir ses lecteurs, et prendre une énième photo souvenir.



Quant à mon autre chouchou, Jérôme Attal,  présent samedi sur le salon pour dédicacer son dernier bébé le sublime « les jonquilles de Green Park », il y a refait un petit saut dimanche et j’en ai profité pour passer une heure inoubliable, avec ce parolier, poète et merveilleux écrivain. Je ne vais me re-extasier sur sa plume, les chroniques sont par ici



Et StanislasPetrosky et Jacques Saussey pour le dernier coucou avant de quitter les lieux.





Et enfin vient le moment où je vais vous parler de la raison de ma présence au Livre Paris 2016. Il y a quelques semaines j’ai été approchée par la brillante et pétillante Karine Papillaud, pour la mise en place d’une nouvelle plateforme autour du livre : Glose. Nous sommes une trentaine de lecteurs qui avons eu le privilège de travailler en amont sur ce projet, en lisant et chroniquant certains livres. Le lancement officiel en France a eu lieu lors du Salon.

Mais vous devez vous demander ce qu'est Glose. C'est une start-up Française dont la mission est simple: nous aider à lire plus!
C'est une librairie en ligne qui espère séduire les gros lecteurs individuels mais aussi les universités, les écoles et les centres de formation grâce à une fonction "réseau social"



L’approche est résumée dans la vidéo ci-dessous. 


Et si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire le texte bleu en bas de page.

Nous avons été accueilli par une équipe de jeunes smartphones et autres bidules technologiques à la main. Une ambiance digne d’une sortie entre étudiants (ça fait du bien de remonter dans le temps :) ) un moment de partage convivial et très riche.


Un salon de plus, de nouvelles rencontres, en un mot de quoi être enlivré ;)


L'équipe Glose: 
La lecture de contenus longs (romans, essais, articles, recherches) n'est pas toujours facile : cela prend du temps et de l'attention, de plus en plus difficiles à dégager dans nos vies numériques. Glose veut vous aider à lire plus, en faisant de ce contenu long une expérience plus interactive, sociale et mobile. Notre mission est là, et on espère vous servir au mieux. Nos objectifs sont :
- Vous permettre de lire sur mobile. Glose est une application disponible sur les tablettes et les smartphones. Lire sur mobile vous permet de créer des nouveaux moments de lecture, de lire ou vous voulez, quand vous voulez, avec une bibliothèque toujours dans votre poche. C'est prouvé par toutes les études qui montrent que les lecteurs qui sont passés au livre numérique ont découvert qu'ils lisaient plus qu'avant.
- Vous permettre de partager et découvrir des livres sur les réseaux sociaux. Sur Glose vous pouvez partager des extraits de livres en un clic. Une phrase vous plaît ? Partagez-la sur Facebook, Twitter, par email ou SMS, et découvrez de nouveaux livres en voyant ce que vos amis partagent aussi.
- Vous permettre d'échanger entre lecteurs : sur Glose vous pouvez suivre d'autres lecteurs, voir ce qu'ils lisent, et même échanger avec eux dans les marges du texte que vous lisez. Le livre s'enrichit de vos contributions et évolue avec ses lecteurs.
- Vous permettre de lire gratuitement. Sur Glose nous avons des dizaines de livres gratuits. Mais surtout vous pouvez commencer à lire TOUS nos livres gratuitement, jusqu'a 10% du contenu. Donc ouvrez le livre que vous voulez, commencez à le lire pour vous faire une idée - et décidez ensuite si vous voulez l'acheter ou non, le lire en papier ou en numérique. C'est comme vous voulez.
- Vous conseiller sur vos lectures : par des listes de lecture, des articles-conseil, des interviews d'auteur, et du contenu qui - on l'espère - vous plaira ! Et vos contributions sont évidemment les bienvenues.
Avec tout cela - et plus encore à venir - on espère vous aider a lire plus. Car chaque minute passée a lire un livre de qualité, c'est une minute passée à apprendre, imaginer, et penser.



jeudi 17 mars 2016

L'AMANT DE PRAGUE - MONIQUE AYOUN


Carla française d'origine italienne exubérante et solaire.

Peter tchèque, exilé à Paris, solitaire, buveur et penseur brasillant.


Quand le soleil rencontre la lune sous la plume de Monique Ayoun, ça donne l'amant de Prague.
Après la chute des régimes communistes, Peter retourne à Prague, il veut vivre ce bouillonnement de l’intérieur. Peter... ce Peter perclus de tourments. Exilé politique, solitaire endurci... A Paris seule la nuit lui seyait.
Est-ce parce qu'il est exilé qu'il se refuse de s'attacher à nouveau, que ce soit à un pays ou à une femme? Chassés de l'éternité, les exilés ne tolèrent que le provisoire. Ce sont des êtres sentimentalement morts.

Carla part le rejoindre à Prague pour quelques jours… Peter est lunatique, il la désire et la repousse. C'est un analphabète de l'amour, un autodidacte anarchiste, méprisant de tout académisme
Le lit était le seul lieu où elle avait carte blanche, mais Peter était capable de déchainer des désirs sadiques à qui en serait le plus dépourvu.
Comme un scientifique devant l'objet de sa recherche, elle constate ce curieux phénomène: le plus souvent, dès qu'elle le violente un peu, il s'en remet à elle comme un agneau à sa mère, il lui est tout acquis, il lui obéit...
Cette passivité qu'il s'autorisait, cette féminité à laquelle il ne craignait pas de consentir, le rendait encore plus viril aux yeux de Carla.
Elle n'avait jamais imaginé qu'un homme pût oser se laisser ainsi dominer, qu'il s'abandonnât si volontiers, avec cette grâce quasi-seigneuriale, ce mépris des rôles obligés. Elle admirait Peter pour cela aussi
Oui, plus violente l'algarade, plus délicieux l'épilogue…

Il n'existait pleinement que lorsqu'il buvait. Cette béquille lui permettait enfin de parvenir à sa véritable identité. Une identité d’où on tire de troublantes correspondances avec Kafka. D’ailleurs, c’est le journal de Kafka à la main que Carla errait dans les rues de Prague, essayant de détricoter cette relation.
Il est question d’amour, mais vous avez compris, c’est cet amour qui fait mal, dans la chair et l’esprit.
Il m’a fallu quelques pages pour entrer dans cette histoire tourmentée, mais en fermant le livre, je n’avais qu’une envie, enfin deux… lire Le Journal de Kafka, et visiter Prague.

En fait, pourquoi passait-il si vite de la soumission la plus totale à la rébellion la plus vive? Pourquoi oscillait-il sans cesse entre attirance et répulsion ? pour en savoir plus…

Editions de la Grande Ourse
166 pages
Date de Parution : Janvier 2015



L’auteur :
Monique Ayoun est romancière et journaliste (Psychologies, Biba, L'Obs)

Elle est notamment l'auteur de Mon Algérie, Le Radeau du Désir et Histoire de mes seins. L'Amant de Prague est son troisième roman.

dimanche 6 mars 2016

LES JONQUILLES DE GREEN PARK - JEROME ATTAL




Tommy 13 ans, sa grande sœur Jenny et leurs parents se préparent à fêter Noël, nous sommes en septembre 1940. Les jerrys sont en plein blitz (la campagne de bombardements stratégiques menée par la Luftwaffe contre le Royaume-Uni). La guerre est là, on fait avec, les rêves et les projets résistent, comme résistent Tommy et sa bande de copains, qui ne jurent que par leurs super-héros, tout juste sortis de leurs comics préférés ainsi que leur héros suprême, Winston Churchill.

Tommy est un philatéliste acharné, il rêve de devenir écrivain, le crayon, c’était son couteau de l’armée suisse à lui. Pour venir à bout, entailler ou ouvrir, un moment précis. Et laisser son passage dans l’écorce des jours.

« Si y a un truc qui me rend malade dans la vie, c’est de ne pas pouvoir offrir la gentillesse en retour. Et aussi qu’on n’ait pas su se dire au revoir, que la vie après tout, ce soit juste une question de petites étoiles qui se croisent et se sourient, et dont les efforts pour s’emparer du temps qui passe ne signifient rien à la fin. »

Que voulez-vous que je vous dise ? Que j’ai replongé en adolescence, oui. Que j’ai vécu avec Tommy ces premiers émois, oui. Que l’horreur de cette guerre, ses abris et débris; m’ont bouleversée, oui. 

Jérôme Attal, grâce à sa plume poétique - il n’est pas parolier pour rien-  a mis tous les ingrédients nécessaires pour tenir son lecteur en haleine. Le voir s’attendrir devant cette innocence d’ado, ces petites bagarres de rues où ces jeunes se prennent pour des hommes, ces copains voyous dont on ne peut se passer. 
Et Mila oh Mila et ses mots, qui font passer les jours si vite, en attendant de voir fleurir les jonquilles de Green Park au mois d’Avril. 

Ces petits riens auxquels on s’accroche, non pas pour oublier, mais pour ne pas fléchir, rester droit et fier telles ces jonquilles qui ne ploient jamais! Et surtout pour traverser cette guerre en attendant de meilleurs lendemains.

Je suis sure que si vous lisez ce livre, à chaque fois que vous verrez des jonquilles, vous penserez à Tommy, et à tous ceux qui ont su s’accrocher à leurs rêves.
  
Un Pez Jérôme ? :)


Editions: Robert Laffont
Direction: Stéphane Million
213 pages
Date de parution: 03 Mars 2016 en même temps que les jonquilles...

Et pour se mettre dans l’ambiance du livre, je vous invite à écouter " The white cliffs  of dover" de Vera Lynn








Un autre bijou sur le même thème, des enfants face à l’horreur de la WWII la chambre d’Hannah de Stéphane Bellat, Et un autre héros amoureux de comics, Tom l’éclair de Paul Vacca
Et du même auteur le drôlar  « Aide-moi si tu peux »



LE VOYAGE DES MOTS - ALAIN REY & LASSAAD METOUI





Aujourd’hui je ne vais pas vous parler d’un livre coup de cœur, j’étais tellement fébrile en l’achetant hier, que je me suis ruée dessus dans un coin calme au salon du livre de Bron, il fallait que je le feuillette faute de pouvoir le lire ! J’étais tellement emportée, que j’en parlais, peut-être un peu trop fort, au point qu’un inconnu a fini par s’intéresser à ma diatribe….

Ce livre ne raconte pas une histoire, mais plusieurs histoires, celles des mots ! Les mots qui ont voyagé à travers le temps de l’orient arabe et persan vers la langue française.

Ce n’est pas un livre, c’est un beau livre, le genre de livre que vous laisserez traîner sur votre table basse pour y jeter un petit coup d’œil de temps en temps. Et avouons-le, vous le laisserez-là sciemment pour que vos invités y jettent aussi un coup d’œil.

Mais pourquoi un beau livre, pourquoi l’esthétique viendrait-elle s’immiscer dans les mots ? Tout simplement  parce qu’il est magnifiquement illustré par des calligraphies de Lassaâd Metoui.

Il est difficile d’aimer la langue française et l’étymologie et de ne pas connaitre Alain Rey, c’est un maître sans ce domaine, un trésor national. Sa collaboration avec Metoui nous donne un ouvrage qui incarne la célébration de la rencontre de ces deux cultures, l’orientale et l’occidentale, sous la forme française.

L’ouvrage nous conduira de la découverte, scientifique et visuelle du ciel visible, la mer, le désert, en passant par les abstractions de l’algèbre. On fera un tour en chimie; le monde sensible des couleurs, les légumes et aromates, les bestiaires et même votre vestiaire. A ce propos, et l’exemple qui me tient à cœur, c’est le mot JUPE, je ne m’étalerai sur la polémique du port des jupes, mais il est surprenant d’apprendre que le mot jupe vient de l’arabe alors qu’au Maroc par exemple on utilise le mot saya qui vient du portugais… on ne va pas chercher à comprendre, mais je vous laisse le soin de lire ce paragraphe sur la jupe et de découvrir la calligraphie, où on voit le mot al jubba calligraphié en bas. Et c’est le cas pour tous les mots de cet ouvrage, une explication étymologique et une calligraphie en arabe.







Je vous promets que vous vous régalerez, et si vous avez la chance d’être bilingue, c’est l’apothéose ! 


Editions Guy Trédaniel
Date de parution 25 octobre 2013
447 pages (le nombre de pages ne doit pas vous rebuter, les textes sont courts et il y a beaucoup de calligraphies)