RENCONTRES...

mercredi 28 janvier 2015

LE 7ème PECHE - OLIVIER KOURILSKY

4ème de couverture :
Christian Arribeau, jeune médecin ambitieux et pétri d’orgueil, a planifié méthodiquement sa carrière pour accéder aux plus hautes fonctions, balayant tous ses autres concurrents. Au moment où il vient de franchir avec succès la dernière étape avant sa nomination comme professeur de néphrologie, et alors qu’il sort discrètement d'un immeuble, il renverse, dans une rue déserte, un clochard qui se jette sous ses roues. Paniqué à l’idée des conséquences sur sa carrière, et persuadé de l’absence de témoin, il prend la fuite. Commence alors une vertigineuse descente aux enfers, orchestrée par l’obstination d’un policier et l’intervention d’un témoin mystérieux aux motivations obscures.

S’agissait-il d’un banal accident ou d’une machination ? Et dans ce cas, qui tire les ficelles ? 



Mon avis:
Olivier Kourilsky alias Docteur K nous embarque dans la descente aux enfers d’Arribeau, qui, malgré le fait qu’il soit pétri d’orgueil, voit son univers et son plan de carrière s’écrouler comme des châteaux de cartes ! Personnage arrogant, arriviste et détestable par ses actes, mais qui devient attachant par son désarroi, on le suit, on veut savoir si c’est une machination, on essaye de le comprendre, sa vilénie le rattrapera-t-elle, ou fera-t-il machine arrière ?
Les rebondissements nous brouillent les pistes, jusqu’à une fin absolument surprenante !

Derrière le polar se cache une sensibilité dans l’écriture et des thèmes abordés d’une façon très pudique.
  • La sexualité des handicapés (je n’en dévoile pas plus), mais sachez qu’elle y est abordée
  • Les rouages de ces grandes machines que sont le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de la santé et le CNU Conseil National des Universités, on comprend aisément que Docteur K est un habitué de cet univers.
  • L’approche psychologique d’Arribeau nous laisse croire que l’auteur a dû rencontrer lors de sa vie professionnelle de jeunes médecins bien ambitieux
  • Et la question que l’on se pose en refermant ce polar : qu’est -ce qu’on ne ferait pas pour notre ascension sociale, doit-elle passer avant nos valeurs ? réussir à tout prix, ou rester sur le carreau au nom de l’honnêteté ?


Une plume fluide, un style efficace, une intrigue bien pensée, un suspense grandissant, 7ème péché pour le 7ème roman, dommage qu’il n’y ait pas de 8ème péché :) , mais en tout cas j’attends le 8ème roman !


« Il y a des jours comme ça. Des jours qui commencent bien et qui se terminent dans le cauchemar. Des jours où on voudrait pouvoir remonter le temps, pas beaucoup, juste de quelques secondes pour changer le cours de la vie. »





L'auteur :


Olivier Kourilsky (alias « Docteur K ») est médecin néphrologue, professeur honoraire au Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris; il a créé et dirigé un service de néphrologie dans un grand hôpital d’Ile de France pendant une trentaine d’années.
Il a commencé à écrire des romans policiers il y a un peu plus de dix ans et a publié sept ouvrages depuis 2005, dont le troisième a été récompensé par le prix Littré en 2010 et le dernier par le prix du polar d’Aumale en 2014.
Ses romans se déroulent le plus souvent dans le milieu médical hospitalier à des périodes diverses, allant des années 60 à l’époque contemporaine, et mettent en scène des personnages récurrents.  Au fil des ouvrages, on suit la carrière du docteur Banari, du commissaire Maupas, du commandant Chaudron, une jeune chef de groupe à la Crim’.
Le Docteur K est sociétaire de la Société des Gens De Lettres et membre de la Société des Auteurs de Normandie. Il échange volontiers avec ses lecteurs sur sa page facebook et sur son blog: www.olivierkourilsky.fr

Bibliographie :
•Meurtre à la morgue (Glyphe, 2005)
•Meurtre avec prémédication (Glyphe, 2007)
•Meurtre pour de bonnes raisons (Glyphe, 2009, prix Littré 2010)
•Homicide par précaution (Glyphe, 2010)
•Dernier homicide connu (Glyphe, 2012)
•Homicide post mortem.(Glyphe, 2013)
•Le septième péché (Glyphe, 2014, prix du polar, Aumale, 2014)

mercredi 14 janvier 2015

JENNA - CHRIS LOSEUS




Les événements actuels ont fait que j’ai marqué un grand coup d’arrêt côté lecture, le cœur n’y était plus. Et au lieu de reprendre mon polar, qui est excellent au passage, j’ai préféré m’y remettre doucement, en me plongeant dans une lecture plus légère. Grand bien me fasse, Jenna Episode 1 est la lecture qu’il me fallait, un peu d’eau de rose pour embaumer  cette morosité.





Mon avis :
Tout commence à Brisbane en Australie, passionnée de requins Jenna, a rendez-vous avec un généreux donateur qui souhaite financer ses recherches. Quatre années de crédits supplémentaires ! C’est le jackpot ! Au fil des pages, il s’avère que ce mécène n’est autre que Steve Conrad, un auteur à succès. Un  type austère, un peu étrange, mais diablement séduisant. Sans en comprendre vraiment la raison, nos deux protagonistes se revoyant à Monaco, finissent par tomber dans les bras l’un de l’autre… mais tout n’est pas rose…

« Pourquoi cet homme de la terre pouvait avoir envie de financer des recherches lointaines de ses centres d’intérêt. Quelle conne ! Mais quelle conne ! Je ne lui ai posé aucune question, lui non plus. Un type débarque, te dit qu’il te donne des millions pour tes recherches, ne te pose  aucune question… et toi, tu prends le chèque, lui souris, l’embrasse, tombe amoureuse… et tout est normal. […] Un homme des grandes plaines du Colorado, auteur de romans d’épouvante, de trucs bien noirs, décide de verser deux millions de dollars à une petite française passionnée de requins. Ok, ça colle, pas de souci… »

Mais en fait, où sont passés le chèque et le contrat, qui s’amuse à brouiller les pistes, qui est vraiment Steve ? On en sait un peu plus dans l’épisode 1, mais on en saura surement plus lors des prochains épisodes à paraître.

Une romance qui bascule en suspense. Une lecture courte, légère, surtout pour un public féminin qui souhaite passer un petit moment à rêvasser sans prise de tête. A quand la suite Chris ? J



L’auteur :

Passionné de ski, Chris Loseus a vécu de sa passion jusqu'en 2003. Il devient alors Sales Manager dans une compagnie durant une dizaine d'années et multiplie les voyages sur l'international. Il est aujourd'hui à la direction d'une compagnie dans le secteur de la robotique. Amoureux des grands espaces, Chris Loseus aime pointer du doigt la folie humaine. Ses romans en France, sont édités par Les éditions de la Malmaison.

Déjà paru : Nouvelle ère
A paraître en avril 2015 :  3600 prospect Street.


dimanche 4 janvier 2015

OPERATION KHEOPS - GUILLAUME RICHEZ


Guillaume Richez m'avait prévenue : Opération Khéops est un roman d'espionnage, destiné à un public averti, qui comporte plusieurs scènes érotiques très crues.





4ème de couverture :
Egypte, janvier 2011 : un cyberdissident est enlevé par des hommes cagoulés. De son côté, la CIA met tout en œuvre pour précipiter le départ du président égyptien. Retrouver le cyberdissident pour le faire témoigner devient alors une priorité. La solution? Kathryn Elizabeth Moore.
Un mètre soixante-dix de grâce pour cinquante-quatre kilos de muscles. Malgré sa grande connaissance des arts martiaux, cet agent préfère parfois utiliser des méthodes d'interrogatoire très très personnelles... et plutôt convaincantes ! Croyez-le ou non : du krav-maga au Kama sutra, il n’y a qu’un pas !

Mon avis:
Guillaume nous balade dans les rues du Caire comme si on y était ; et nous entraîne dans les coulisses de la révolution égyptienne. Avant de l’estampiller de roman érotique, je dirai que l’opération Khéops est d’abord un roman d’espionnage.
On comprend très vite que l’auteur a le souci du détail, tout y est décrit!

Tout commence quand Kathryn jeune étudiante à Yale est appelée à la rescousse par sa mère Tatiana au Caire. Kathryn est jeune, belle et diablement sexy, c’est une pro des arts martiaux mais rien ne la prédestinait à devenir espionne pour le compte de la CIA, si ce n’est le souci de venir au secours de sa mère portée disparue.
Sur un fond de révolution en 2011, les américains devinent la chute imminente de Moubarak et leur souci majeur étant d’éviter à tout prix la montée des intégristes. Sachant que les réseaux sociaux et autres bloggeurs peuvent faire tomber un président, l’enlèvement du cyberdissident Khaled el-Hassad précipite les décisions de Giuliano pour l’intégration de Kathryn.

Entrent en scène plusieurs personnages, dont la sublime diva ultra-sexy Leïla, le sujet de Sa Majesté monsieur McLeod, l’horrible Cheikh , les Navy Seals et j’en passe.

Au final une intrigue bien construite, peut-être trop détaillée, des scènes de sexe qui vont du soft au hard , et une héroïne comme je n’en ai jamais vu, et que je préfère ne jamais croiser :) 

Petite note personnelle : je n’ai pas lu les traductions des répliques en arabe LoL


L’auteur :
Guillaume Richez a suivi des études de Lettres Modernes à Aix-en-Provence. Grand lecteur, il devient en 2011 membre du jury du 37ème Prix du Livre Inter présidé par Amin Maalouf. La même année, il est également juré du Prix du Meilleur polar des lecteurs de Points, sous la présidence d’Antonin Varenne. Le prix est décerné au romancier américain Pete Dexter pour son roman Cotton Point. En 2012 paraît son premier roman, Opération Khéops, couronné du Prix WeLoveWords, un roman d’espionnage réservé à un public averti.

samedi 3 janvier 2015

L'HEURE DES FOUS - NICOLAS LEBEL



Il est d’usage, tout d’abord de lire un livre, et si on apprécie, on cherche à rencontrer l’auteur et par là se le faire dédicacer.
Et quand on s’y prend à l’envers c’est encore mieux !
Sur un groupe de lecture  (au passage le meilleur groupe qui soit), j’ai fait la connaissance virtuelle de Nicolas, ayant beaucoup apprécié le personnage, la curiosité m’a poussée à assister à un café littéraire où il présentait ses deux ouvrages !  Pas la peine de préciser que je suis repartie avec les deux sous le bras !

4ème de couverture :
Paris: un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. "Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël", ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard...
Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité.
L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous...

Mon avis :
La quatrième de couverture résume tout à fait ce polar, dont la lecture est constructive en plus d’être récréative.
Hormis la plume de l’auteur (Nicolas est linguiste et ça se sent), j’ai beaucoup aimé les personnages, en l’occurrence celui du capitaine Mehrlicht (pour les non germanophones, mehr Licht signifie plus de lumière), ce gars c’est une lumière voire un illuminé, ses répliques m’ont fait hurler de rire, quoique par moment il a fallu que je m’y reprenne à deux reprises pour comprendre son verbe et son franc-parler qui viennent d’une autre dimension :
« - Toi, il va falloir que tu arrêtes de me péter entre les doigts chaque fois que tu croises la misère.
- Mais ce n’est pas la misère. On interroge des gens qui enfreignent la loi sciemment, et on doit fermer le yeux sous prétexte qu’on vient les voir pour un autre délit, commis par quelqu’un d’autre. Je ne suis pas d’accord. Il n’y a pas de zone de non-droit.
- Bien sûr que si ! T’as trop écouté les mastars du Kärcher, c’est tout.
- Hein. ?
- Je dis que la loi, on la balance pas sur la ville au Kärcher, c’est un travail d’impressionnistes… de pointillistes, même. Par petites touches. Notre macchab en est une. On peut passer tous les gonzes indélicats à la bascule à charlot, ou leur coller une quetsche dans la théière. C’est pas le chili, ici.
- Tu m’as perdu, là, dit Dossantos.
- Je sais, répondit Mehrlicht.Parfois, je m’y perds aussi »
- « La justice, c’est comme la Sainte Vierge, si on la voit pas de temps en temps, le doute s’installe », conclut Philippe Noiret.
Mehrlicht attrapa son portable …. »

Vous êtes perdus avec la dernière réplique, ne vous inquiétez pas, ce n’est que la sonnerie du portable de Mehrlicht, j’ai trouvé cette idée d’une très grande ingéniosité, à chaque fois que le portable sonne c’est une réplique culte d’Audiard qui fuse.

Nicolas a su insuffler un je-ne-sais-quoi à tous les personnages qui en deviennent attachants. Un polar à déguster lentement que cela soit pour la plume de Nicolas (il a su jongler avec la prose et l’argot), pour les personnages ou pour tout ce que l’on apprend sur cette grande institution qu’est la Sorbonne, ou la cour des Miracles sise Bois de Vincennes, ou les égouts parisiens tant qu’on y est ! Il a su me tenir en haleine jusqu’au dénouement en me baladant dans les bois et les bas-fonds de Paris

Nicolas tu as fait le choix d’appeler ton héros MehrLicht, moi je fais le choix de crier haut et fort Mehr Lebel :)